Joe and the Shitboys ? Des morceaux qui ne franchissent jamais le cap des deux minutes ? C’est quoi, ce bordel ? Du queer punk débarqué des Iles Féroé et ça fait la différence. Etonnamement, le groupe parvient à tirer un maximum de ce format réduit au point qu’on s’y habitue, qu’on ne le trouve plus si étrange. Le secret de ces ‘bisexuels véganes’ ? Piocher beaucoup dans un post punk ironique à la The Fall, dans le punk 77 parce qu’on aime les Buzzcocks et les Clash tout en souriant timidement au hardcore hipster de l’autre côté de la rue (‘Rock’n’roll (we stole that shit’). On s’en doutera, une durée si courte empêche toute subtilité d’introduction, on entaille le lard (de tofu, bien entendu, aucune dauphin-pilote n’a été blessé ou inquiété durant la rédaction de cette chronique), les musiciens attaquent d’emblée, la voix assène plus qu’elle ne chante et c’est fort bien ainsi. Derrière l’aspect déconne de mecs en salopettes de jeans et chemises carolées, on devine des prises de positions pas si évidentes probablement lorsque l’on vient d’un petit archipel cible (à raison) des écolos et gens normalement emphatiques du monde entier; on aurait tort de ne pas les prendre au sérieux. On ne va pas se mentir non plus, ce format court est aussi frustrant qu’un concert acoustique de Depeche Mode tant on sent que c’est bien torché, il y a définitivement ce beau vieux feeling punk qui a des trucs à dire à la Subhumans. Pas trente-six solutions, au lieu d’écouter un album, on repasse celui-ci neuf ou dix fois d’affilée.