Pig Destroyer › Book Burner

S'il y a bien un groupe que je voudrais revoir un jour en concert avant la fin de l'univers, c'est Pig Destroyer. C'est mon côté positif et fleur bleue qui parle ! Cette violence posée comme une chaise en marbre au milieu de la cuisine, cette technicité, cette brutalité dans l'interprétation toute contractée dans le cou de boeuf de Hull, le poulpe de service derrière les futs, ce côté pré-internement qu'aura toujours JR Hayes dans son "jeu" de scène, enfin, y a rien à jeter. Un peu comme leur discographie que je m'échine à minorer, mais non j'y arrive pas. Là encore dans Book Burner, après quand même une série de CD qui vous démonteront la nuque et la psyché ils arrivent encore à me faire crisper la mâchoire, serrer les poings et headbanguer très lentement devant ce putain d'ordinateur, vu que tout est encore plus mort que d'habitude autour de nous, et que les concerts on peut donc se les foutre derrière l'épaule, à part si je me bouge le cul pour les voir dans un festival loin de chez moi... pas de sommeil pendant une semaine... le foie en vrac... mais Pig Destroyer en concert peut-être ? Enfin je vous disais Book Burner, un concept album niveau paroles engendré par l'imaginaire maladif, obsédé par la violence de notre cher JR nous balance des mandales, les unes après les autres, avec un talent du riff, du break démoniaque, des montées de gammes qui font frémir les avant-bras... pas de surprises, malgré quelques tous petits ralentissements de tempo, Pig Destroyer reste encore à mes yeux avec ce BB un des projets de grindcore/metalcore/truccore les plus intéressants que l'Amérique nous ait offert à ce jour, de la musique malade, hoquetante, pas cool, pas sympa, pas "tiens si j'invitais mes voisins à un barbecue", plutôt dans l'esprit de l'illustration de cet album de Brutal Truth là, un flingue à la main devant la télé à regarder comme disait feu l'humour "les restes du monde" se viander comme un tas de steak mal produits et caoutchouteux.