Adulescent, alicament, notre époque raffole des néologismes, c’est tellement croustillant, tellement parfait pour étaler son savoir, sa propension à être ‘dans le move’ (sûrement dépassée à l’heure où je parle, cette expression) comme des apéritifs façon nouvelle cuisine avec beaucoup de balsamique pour faire passer. Je vais essayer aussi, ‘eightiesostalgic’, pas mal hein ? Et j’ai un exemple tout trouvé, Vandal Moon, plus précisément l’album ‘Wild insane’. Franchement, ce disque est comme ces petits appareils-photo en plastique dans lesquels on laisse défiler une dizaine d’images et avec lesquels on faisait semblant de prendre de vraies photos quand nous étions gosses (hé oui, à l’époque on ne nous laissait pas des centaines de francs de technologie aux composants récoltés par des enfants à l’autre bout du monde entre les mains), un panorama presque complet des multiples déclinaisons de ce que l’on définissait par ‘new wave’ au début. Pochette, couleurs, logo, même certaines titres (‘Computer love’, ‘Crying on the dancefloor’) et le duo assume. Comme à son habitude, il démarre par une poignée de chansons en béton (encore qu’il faille attendre la troisième pour tenir LE tube imparable) en précisant d’emblée un axe exclusivement new wave quelque part entre Clan of Xymox et Depeche Mode. Il y a les sonorités, les synthés, les rythmes, les guitares cristallines et ce timbre à la Peter Murphy qui souffle un léger voile de cendres assez jouissif; je songe aussi à une version plus sombre de Human League. Si l’opus précédent jouait efficacement avec ces diverses nuances, celui-ci se révèle moins équilibré. Après ce départ en force, ‘The bomb’, assez bon ralentit la cadence… New wave 80’s as triple fuck, y compris les choeurs féminins agaçants et inutiles. C’est pire sur ‘Boy drinks girl’ qui s’essaie à la disco version Moroder ce qui n’est pas un crime mais la chanteuse a un timbre trop lambda, commercial, le morceau ne prends pas complètement. Il faut attendre un ‘Nevermore’ aux mélodies tristes pour se remettre dans l’ambiance, il y a cette touche Cure paresseuse mais couplée avec des synthés stellaires du plus bel effet. Si ‘Crying on the dancefloor’ est tout sauf dansant (lisez le titre, on est là pour chialer, pas se secouer le popotin), son aspect Clan of Xymox ralenti remplit parfaitement le contrat. Dommage que ‘The light’ cherche à lui faire écho en se plantant. Mais pour qui s’est acheté la version vinyle et non la digitale, le duo nous a planqué deux bonus dont le final ‘Hurt me when I hurt you', efficace titre de new wave très pompé sur Human League avec l’injection d’obscurité réglementaire. D’ailleurs, ‘Wild insane’ est le plus faible des trois albums disponibles en physique de nos jours; le souci, c’est que comme avec les autres, on a beau savoir que c’est chimique, ça a un goût de reviens-y auquel il est difficile de résister… Toxicalgique pour résumer.