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Roxy Music › Siren

lp • 9 titres • 42:34 min

  • 1Love Is the Drug
  • 2End of the Line
  • 3Sentimental Fool
  • 4Whirlwind
  • 5She Sells
  • 6Could It Happen to Me?
  • 7Both Ends Burning
  • 8Nightingale
  • 9Just Another High

informations

line up

Bryan Ferry (chant, claviers, harmonica), John Gustafson (basse), Eddie Jobson (violon, synthétiseur, claviers), Andy Mackay (hautbois, saxophone), Phil Manzanera (guitare), Paul Thompson (batterie)

chronique

  • glam > in mare veritas

En cette matinée d'octobre sur les récifs de South Stack, le skipper taquineur de marsouins Coostow émet quelque aphorisme malsain sous son vilain bonnet rouge sang : "La sirène est comme la femme ; elle sent juste le poisson tout le temps." Finesse du matelot... Et mon petit ergot me dit que de la sirène, Bryan Bateau-de-Croisière en a écaillé, ce coquin. Il a collectionné les fruits de mer le dandy sensible, sur la plage et ailleurs. L'air de pas y toucher autrement que de façon esthète. Jerry Hall - la pauvre sirène échouée de la pochette, avec sa pose très maladroite et ses petits ailerons mignons - fit partie des conques-êtes. Comme avant elle un.e certain.e Amanda L., qui dira que Ferry était plus matteur que baiseur... So what's about it, dear Bryan ? Esthète avant tout, ou vrai queutard, notre playboy du glam ? Questions essentielles dignes de la presse à scandale, que je me dois de relayer pour causer Music. Mais on va quand même un peu causer Musique, parce qu'avec tout ça on en oublierait ce tube d'emblée, pardon, CE tube - LE tube de Roxy Music ? En tout cas une intro de folie, ouaip. Imparable swing, swag d'hippocampe attifé comme un pimp, funk-glam réglissé, "Love is the drug" reste, en plus de porter un des meilleurs titres de chanson possibles, une des plus belles traces de coke des années septante, et un des meilleurs démarrages d'album de tous les temps. D'ailleurs y a un allumage dans ce démarrage : celui d'une bagnole, on laissera son imagination peindre laquelle à chaque écoute. Ronronnant moteur, sax sexe, ligne de basse groovy à faire remuer toutes les moules du secteur... Roxy Music dépose le seventies game, allez hop, tout l'monde remballe. Mais cet album contient d'autres perles que ce coup de pute. Sous sa pochette kitsch-ouille (ça devait en effet pas être confortable de ramper sur ces récifs), sorte de "Houses of the Holy, vingt ans après" assurément moins ragoûtante que celle des deux précédents, Siren a quelques atouts indéniables. Par exemple une angoissée "Sentimental Fool" aux relents expérimentaux réels, quasi crimsoniens, virant au reggae-rock cliquetant... puis au proto-QOTSA grinçant. "The beat of your heart...is like a...Drum! Will it stop ?" Hahaha, ce sacré Bryan ! Mais aussi une "Whirlwind" à l'énergie proto-punk féroce (cette basse encore), dont les Damned se souviendront. Hélas on doit aussi se farcir quelques semi-croûtes piano-pop-rock plus paresseusement typiques de l'époque, comme "She Sells" (sparksienne soft ?) ou "Could It Happen to Me?", qui tendent un peu l'album vers le bas, voire le banal. Les relents folklo-country de "End of the Line" et ce final sont aussi moins à mon goût : je trouve qu'il sonnent un peu creux. Mais rien de grave hein, ça ne marche qu'à moitié, y a une oreille qui doit apprécier, quelque part. On est quand même bien dans la queue de comète du genre glam, fusionnant décadence dandy et exotisme ("Nightingale"). La jointure Glam-New wave elle est là, au risque de radoter comme Géricault ! Vous les voyez pas déjà, les Ultravox et consort à venir, là-dedans ? Dans ce panier de crabes des seventies glamouzes-funky, bientôt disco. Fashion et crudités. Mode, ode à l'iode ? Les Anglais et la mer, c'est une vieille histoire (d'eau). Et la note du banquet sera salée... Toasts à tout étage. Fautes de goût pardonnables ("End of the Line"). Générosité, encore... Quand le maître d'hôtel amènera la douloureuse, on lira "Both Ends Burning", on prendra la pleine mesure du Roxy Music épanoui. Ce morceau est assurément l'un des plus grands de Ferry. Et là-dessus, personne ne devrait me contredire. C'est quelque chose, le tragique dans le grandiose. Ces maniérés glamouzes aux tics de gentlemen en avaient toujours sous le coude, dans cette soit-disant période de disette artistique. L'ambition était claire. Les motivations, troubles. Et on fignolait encore du petit détail avec amour, comme cet i grec en trident.

Bon
      
Publiée le mardi 25 février 2025

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nicola Envoyez un message privé ànicola
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La compilation Street life ne reprend que le premier morceau de cet album.

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

J'en avais gardé un assez mauvais souvenir. D'ailleurs, j'ai du le revendre il y a bien 25ans, ce disque. Et bien, on peut pas dire que ce "rapprochement" soit fructueux. On repart sur la même trame que "Country Life": un titre tubesque en ouverture (bien qu'agréable, celui-ci ne fait pas le poids face à "The Thrill of It All") et puis morne plaine....interrompue par deux pics/sursauts, "Sentimental Fool" et "Both Ends Burning" (encore une fois, l'influence de Roxy Music sur Japan saute aux oreilles ici). Deux perles qui permettent de ne pas somnoler tout du long. Quand l'inspiration manque, savoir trouver comment noyer la femme-poisson.

Note donnée au disque :