Vous êtes ici › Les groupes / artistes › S › Stupor Mentis › Ad Extirpanda
Stupor Mentis › Ad Extirpanda
- 2018 • Gradual Hate Records/ Twilight Records GH 136 CD TW 1.155 • 1 CD digipack
cd • 9 titres
- 1Why does my heart stay cold ?
- 2End...
- 3Absit Omen
- 4Eldamar
- 5Les râtés de l'absolu
- 6Decorportation
- 7Spleen LXXVI
- 8El Cuerpo Deshabitado
- 9In the glare of the moon
informations
https://stupormentis.bandcamp.com/
line up
Audrey Bucci (chant, composition), Nicolás Lordi (musique, composition)
chronique
Si les paysages 3D les plus fous sont possibles dans le monde informatique, pourquoi n’en serait-il pas de même grâce à la magie de l’imagination ? La salle était prête, le conservateur n’était pas rassuré, son assistant encore moins, les invités avaient été triés sur le volet et même Dario Argento n’avait pas été convié malgré son excellent film le ‘Syndrome Stendahl’. L’experience artistique ultime, redonner vie aux ‘Diableries’ de Jheronimus Bosch par le vecteur de la musique ! Je m’emporte et me grise mais ce premier essai des Français de Stupor Mentis pourrait être ce vecteur. Les poètes ont beaucoup parlé des ‘heavenly voices’ mais si nous quittions un instant ces considérations judéo-chrétiennes pour imaginer que ce qui viendrait d’en bas pourrait aussi développer une réelle beauté ? Audrey Bucci fait partie des artistes qui pourraient s’en faire la chantre (je sais, c’est un nom masculin et après ?). ‘Why does my heart stay cold’ expose en quelques minutes les capacités du groupe. Voix chuchotées, diaboliques, envolées lyriques grandioses, musique d’inspiration néoclassique et religieuse, fortement axée sur des climats lours et sacrés, avec un vrai sens de l'espace. ‘As above so below’, si ce qui vient du ciel est si magnifique, pourquoi n’en serait-il pas de même avec ce qui sort des entrailles de la terre, création de Dieu à en juger par la Genèse, qu’il n’a visiblement pas jugée suffisamment digne d’intérêt puisqu’il a nommé Satan ‘Prince de ce monde’…L’Adversaire mais aussi le plus beau des anges, le porteur de Lumière. La musique de Stupor Mentis me parait exprimer à merveille la complexité et l’ambiguïté des liens entre ce que la philosophie judéo-chrétienne définit comme bien et mal. Choeurs sacrés, légères influences orientales dans certains rythmes, piano hivernal esseulé, nappes profondes, coups sourds, carillons lointains tissent une trame que certains jugeront flippante sans y voir la lumière enfouie, tant pis pour elles et eux. Les morceaux sont lents, dévoilent progressivement leurs directions avec parfois la magnifique voix profonde de Audrey Bucci comme guide. La chanteuse peut assurer tous les registres, du classique au cabaret, dans toutes les langues, d’où une certain variété de possibilités (moyennement exploitées ici, qui le seront davantage par la suite) évitant l’uniformité, la prévisibilité, même s’il serait mentir d’affirmer que la magie opère à 100% tout au long d’un album quand même long et intense émotionnellement. Des instant de grâce, on en vit plusieurs cependant outre le premier titre, ainsi le splendide ‘ Les râtés de l’absolu’, litanie hypnotique, guide vers la lumière au creux des ténèbres ou ‘Décorporation’ à déguster en regardant un documentaire sur la grotte Son Doong, sans oublier l’hommage à Baudelaire. Ce disque, je le disais précédemment, a quelque chose d’une bande-son des ‘Diableries’ de Jheronimus Bosch mais pourrait servir de terme également à l’Enfer de Dante illustré par Gustave Doré. La beauté et le sacré de l’Enfer exprimés musicalement, détachés des jugements moraux s’y rattachant même si le duo fera mieux encore par la suite. 4,5/6
dernières écoutes
Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Ad Extirpanda" en ce moment.
tags
Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Ad Extirpanda".
notes
Note moyenne 1 vote
Connectez-vous ajouter une note sur "Ad Extirpanda".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Ad Extirpanda".