The Damned › Punk oddities & rare tracks 1977-82

Evidemment, on s’interroge, on gamberge, que penser de ces fameuses raretés ? La discographie des Damned comptant un tel paquet de live, compilations de singles, quelle substantifique moelle supplémentaire pourrait apporter ce petit disque ? Un bon point, il n’est pas trop long, le détective moyen en déduira donc qu’on n’a pas cherché à racler les faux-fonds derrière les fonds de tiroir sous l’aluminium protecteur pour nous dégotter n’importe quel bruit de chasse d’eau backstage à un obscur concert de 1976 et demi. Autre facteur confiance, oui, les Damned ont sorti des kilomètres d’albums live mais la plupart proposent un son de haute qualité et des inédits, versions spéciales, morceaux rares. De fait, les chansons ici proposées sont de bonnes qualité, y compris les démos et les extraits de concert. On y va donc pour la didactique. La version de ‘Love song’ est extraite d’un single offert au show de 1978 à l’Electric Ballroom, celle de ‘I just can’t be happy today’, complètement démente, inspirée, provient d’un célèbre bootleg, ‘The Damned don’t cry’. ‘Thanks for the night’, ‘Do the blitz’ et ‘Nasty’ (cette dernière enregistrée pour l’apparition du combo dans la cultissime série des 80’s The Young Ones) constituent un single marquant la fin d’une époque puisque Captain Sensible volera un moment de ses propres ailes juste après vu le décollage inattendu de sa carrière solo. De fort bons morceaux, très pêchus, mêlant punk rock, influences rockabilly pour ‘Do the blitz’ et un peu goth pour ‘Thanks for the night’. Les deux compos suivantes, capturées live’ vient d’un single pirate et valent franchement l’écoute. ‘You know’ est excellente, envoûtante dans sa mélodie spirale tribale-punk, ‘Idiot box’ louche déjà vaguement vers le post punk. Bonne qualité de son, rien à critiquer. Pour ce gig-là, c'est Jon Moss de Culture Club qui tient les baguettes. Des trois pièces enregistrées à la Brixton Academy, la première curiosité à signaler est la cover de ‘Happy talk’ reprise par Captain en solo plus tard, l’interprétation de ‘Stranger on the Town’ est superbe, envie par un son de haut vol, idem pour ‘Curtain call’ du haut de ses dix minutes. Atmosphères psychés gothiques, époque ‘Black album’ obligeant. ‘No fun’ aux USA, c’est plus bordélique sans être la bouillie non plus. Ultime surprise, la face B d’un 45T solo rare de Rat Scabies (sous le nom de The Rat and the Whale) qui reprend Bob Dylan en compagnie de son épouse. Madame chante très bien, pas très loin de Siouxsie, pour cette interprétation groovy mais punchy et électrique. Un magnifique bonus. Pour le coup, on ne se fout pas du tout de notre gueule sur cette collection, intéressante, complémentaire pour le fan, avec une sélection à la qualité sonore très appréciable. Plus besoin de tergiverser du coup, en plus cette réédition 2021 a une meilleure pochette et c'est du digipack. 4,5/6