Golden Dawn › Way of the sorcerer

"Way of the sorcerer" représente la troisième et dernière démo du groupe culte autrichien Golden Dawn avant la sortie de leur premier album, "The art of dreaming". Sur cette démo, le style est plus brute de fonderie que ce qu'on retrouvera sur le premier album, même si déjà on remarque cette volonté de proposer une musique unique et originale, surtout en se replaçant dans le contexte de l'époque, en 1995. Dreamlord y incorpore déjà des éléments qui feront le succès de l'album qui suivra, notamment le piano et les intermèdes limite baroques, à l'aide de beaucoup de synthétiseurs. L'Autrichien joue à fond la carte du contraste entre parties atmosphériques mélodiques et black metal dévastateur avec une boîte à rythmes aux sonorités mécaniques bien mises en avant. Seuls les deux derniers morceaux se retrouveront sur le premier album dans des versions différentes, les deux autres étant spécifiques à cette démo (même si ils se retrouveront sur une compilation de groupes autrichiens). Le chant manque encore d'assurance et de puissance. On sent que Dreamlord tatonne et n'a pas encore atteint le niveau de composition qu'il aura sur le premier album. "Enigma" par exemple possède une structure bien trop décousue. Ecouter cette démo maintenant, plus de 25 ans plus tard et en connaissant l'évolution du groupe n'a certainement pas le même rendu qu'à l'époque, parce que là, avec le recul et en comparant avec la suite des aventures de Dreamlord, cette démo perd de son impact. Alors certes, il y a bien le charme de l'underground de l'époque et le niveau de cette démo est correct de ce point de vue là. Mais il y a quand même des enchaînements un peu hasardeux, même si on sent déjà cette volonté de proposer une musique différente en mélangeant les genres. En fait, c'est en écoutant ce genre de démo que l'on se rend compte de l'importance du travail de la production. Les morceaux sont alambiqués et recherchés, et quand on écoute les deux morceaux qui seront repris sur le premier album, la différence entre ces versions et celles, bien plus abouties, de l'album est abyssale. En fait, il manque de la profondeur pour magnifier ces titres. Ils ne sont tout simplement pas assez mis en valeur, et puis cette boîte à rythmes, c'est vraiment too much, c'est limite techno. Dreamlord veut proposer une musique originale, mais ses moyens ne sont pas encore suffisamment importants pour que le résultat soit assez bon, c'est encore approximatif. Heureusement, cela sera corrigé sur l'excellent premier album qui suivra quelques mois plus tard.