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Der Weg Einer Freiheit › Noktvrn

cd • 7 titres • 47:44 min

  • 1Finisterre II01:52
  • 2Monument06:46
  • 3Am rande der dunkelheit08:18
  • 4Immortal06:50
  • 5Morgen07:00
  • 6Gegen das licht11:13
  • 7Haven05:45

informations

Enregistré aux Ghost City Recordings

line up

Nikita Kamprad (chant, guitares), Nicolas Rausch (guitares), Nico Ziska (basse), Tobias Schuler (batterie)

Musiciens additionnels : Dávid Makó (chant [4])

chronique

  • post black metal atmosphérique

Les Allemands de Der Weg Einer Freiheit reviennent en 2021 avec un nouvel album, quatre ans après "Finisterre" et deux ans après le "Live in Berlin". Rarement un jeune groupe m'avait autant impressionné par sa maturité et son sens de la composition en termes de black metal, "Finisterre" représentant en quelque sorte le summum de leur carrière jusqu'à présent. C'est donc avec une certaine impatience que j'attendais ce nouvel album, leur cinquième, intitulé "Noktvrn" en hommage aux Noctures de Frédéric Chopin. Au programme ici 6 morceaux et une intro pour un peu plus de trois quarts d'heures de black metal, a priori... Le groupe s'est fait une spécialité de jouer sur les ambiances et les contrastes entre black metal brutal et parties plus atmosphériques, aériennes. Pour simplifier le propos, avec "Noktvrn", Der Weg Einer Freiheit va encore plus loin dans cette démarche. Après une intro à la guitare sèche mélancolique du meilleur effet, "Monument" commence par une autre longue intro avant que ne déboule l'artillerie lourde. On sent bien dès le début que le groupe veut s'éloigner du schéma classique du black metal, tout en gardant une base bien brutale. C'est bien là tout le paradoxe. "Monument" et "Am rande der dunkelheit" sont des morceaux classiques, typiques du groupe, ancrés dans le black metal moderne brutal, mais avec quelques parties plus lentes, emplies de désolation, dans le plus pur style du post-black metal moderne de ces dix dernières années. Le groupe est impeccable, les enchaînements sont bien travaillés ainsi que les breaks. Tobias Schuler fait des merveilles derrières les fûts comme à son habitude. Jusque là, on navigue en terrain connu, sans surprises, du bon, mais qui reste classique. Et puis les choses changent à partir d'"Immortal" qui représente en quelque sorte la porte d'entrée vers la deuxième partie de l'album, plus aventureuse que la première. Déjà, "Immortal" représente une sorte de rupture avec la marque de fabrique des Allemands. Le morceau débute comme un titre electro moderne calme assez trip-hop, tout en retenu et synthétique avec en guest Dávid Makò aka The Devil's Trade, avec chant clair. Le titre évolue vers du post-rock toujours aussi sombre et inquiétant avec le retour du chant criard de Nikita avec une guitare aérienne caractéristique de ce que pouvait faire Björk dans les années 90. L'évolution du morceau, qui garde constamment une mélancolie forte est particulièrement soignée et réussie, tout en montée en puissance mais en gardant un caractère posé et maîtrisé, sans finir sur du black metal. Ce morceau risque de dérouter plus d'un fan mais je le trouve particulièrement réussi et il donne une texture différente à la suite de l'album. Même si "Morgen" commence comme un titre typique du groupe, à l'image des deux premiers morceaux de l'album, il développe une atmosphère aérienne et incroyablement mélancolique avec notamment des parties calmes acoustiques ou bien avec cette guitare aérienne et planante donnant toujours cette impression de désolation et de beauté macabre. "Gegen das licht", quant à lui, amplifie encore ce mélange des genres. Toujours plus planant, toujours plus contrasté en mode calme avant la tempête sur plus de dix minutes mais ici, on a plus affaire à du post-rock, un morceau que n'aurait pas renié un Sigur Ros ou un The Gathering par exemple avant que les parties purement brutales ne pointent le bout de leur nez, mais toujours sur une base rock, et non plus metal. L'album se termine par une sorte de longue outro montant en puissance doucement, éthérée, avec un chant typique de Sigur Ros justement, ultra-planante magnifique, encore une fois décalée par rapport à ce que le groupe nous avait habitué jusqu'à présent, renforçant encore le contraste entre le début de l'album et cette deuxième partie, plus axée post-rock que véritablement metal. L'album représente un virage dans la carrière de Der Weg Einer Freiheit et il permet à la formation d'explorer de nouveaux territoires qu'ils n'avaient pas encore foulés. Alors certes, Der Weg Einer Freiheit reste un groupe de black metal avec des parties de blasts toujours aussi furieuses, mais on remarque cette propension à vouloir évoluer son art vers du rock planant et mélanger ces deux univers. On sent une grande maturité chez eux pour arriver à marier ces atmosphères et les compositions sont riches et prenantes. Je pense que le groupe a plus que jamais un potentiel énorme pour l'avenir. Et même si j'ai une petite préférence pour "Finisterre", ce "Noktvrn" est un album impressionnant, très bien écrit, produit, interprété mais surtout il permet au groupe de pouvoir explorer un monde nouveau et à exploiter encore un peu plus sa singularité. C'est vraiment cela que je trouve admirable ici. Der Weg Einer Freiheit prouve à nouveau tout son génie et l'étendue de son art. J'ai hâte de voir l'évolution de ce groupe vraiment unique.

note       Publiée le samedi 18 décembre 2021

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