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Deine Lakaien › Crystal Palace

cd • 13 titres

  • 1Nevermore
  • 2Farewell
  • 3Forver and a day
  • 4The ride
  • 5Where the winds don't blow
  • 6Crystal palace
  • 7Why the stars
  • 8The lights of our streets
  • 9Those hills
  • 10Eternal sun
  • 11The swan song
  • 12Portuguese trails
  • 13Pilgrim

informations

Les trois dernières chansons sont des bonus de la version spéciale deluxe digipack.

line up

Alexander Veljanov (chant), Ernst Horn (musique, production)

chronique

Existe-t-il plus belle chose qu’une nuit d’hiver ? Pour qui arpente alors les rues et les trottoirs, la ville, le village, le hameau, que sais-je, devient comme une forme de foyer, un refuge tant l’obscurité nous enveloppe d’une intimité cotonneuse, sécurisante malgré le froid, la réverbération particulière des lampadaires sur la neige, les flocons qui tournoient… On se sent en sécurité, comme seul au monde, empreint d’une mélancolie qui fait sourire, d’une solitude qu’on ne souhaite pas troubler. Allez savoir pourquoi, la musique de Deine Lakaien m’a souvent fait le même effet. Pourquoi n’existe-t-il pas d’album hommage à ce duo atypique ? Parce que qui pourrait reprendre une musique aussi particulière, rivaliser avec cet étrange Macédonien coiffé comme Dracula derrière le micro ? Pourtant même ce style brouille-pistes a fini par devenir familier. Je mentirais si je prétendais me ruer sur chaque nouvelle galette, me gorgeait des mélodies comme il y a vingt ans; j’hésite même parfois à débourser… Pas longtemps parce que si Deine Lakaien ne me surprennent plus autant, ils rallument pour moi la même magie à chaque opus, plus de manière aussi éclatante mais plus intime peut-être. ‘Crystal palace’ ne déroge pas, je ne perçois qu’une obscurité noir de jais en arrière-plan, pas inquiétante, non, nécessaire pour me préserver du monde et tisser l’impression de cocon qui va suivre. Les flocons qui dansent, ce sont les sonorités unique que Ernst Horn crée et manipule, sa manière de construire ses mélodies comme des étoiles filantes qu’il tord entre ses mains pour les changer en lianes célestes qu’il agite comme des lassos. Alors Alexander Veljanov, le funambule nocturne, s’avance hors du noir épais, laisse sa voix s’élever comme une brise enneigée qui vous effleure, vous caresse, dont la beauté fraîche vous pénètre chaque pore, fait frissonner. Pourquoi ? Le timbre grave, sensuel, sa manière de tourner les mélodies pour les faire tournoyer elles-aussi au même rythme que les flocons. Grandiose production, ce chant que l’on croit dehors et à l’intérieur d’une église en même temps. Bien entendu, il y a quelques éclats, le plus rapide ‘The ride’, par exemple. C’est aussi l’un des aspects du secret, cette capacité à faire cohabiter une mélancolie pop avec des expérimentations, des atmosphères intimistes, des rythmiques dansantes. Dieu que cette tristesse peut être douce (‘Where the winds don’t blow’, la valse de palais des glaces de ‘Crystal palace’ qui se casse d’un coup d’accélération sur le refrain sans dissiper le feeling de conte de fée, version solitude romantique dans les bois bien entendu). Dubitatif, je me suis trouvé piégé dans cette ritournelle faussement inoffensive, faussement dangereuse. Quel doigté dans ces manipulations ! Elle n’a l’air de rien, cette darkwave sensuelle, mais elle te manipule, te chatouille les lacrymales, te laboure succintement les tripes (‘Why the stars’) pour te bercer quand tu pourrais perdre pied. Quand j’écoute l’ambiance mystique de ‘The lights of our streets’, je me sens comme la petite marchande d’allumettes souriant devant les histoires que je m’invente dans la lumière frêle des flammèches en côtoyant sans le voir l’abîme le plus glauque. Magiques Deine Lakaien, c’est plus fort que moi, vos sonorités (pourtant pas toujours confortables) me tirent des larmes, ce chant m’ouvre les portes de la nuit et ce palais de cristal que je craignais déjà connaître s’est révélé une promenade des plus enchanteresses. Naturellement, derrière les haies se dissimulent nombre de lutins maléfiques, de petits démons, de créatures grouillantes, mais quand on regarde tomber les flocons, on n’y prête pas attention.

Très bon
      
Publiée le lundi 6 décembre 2021

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