KK's Priest › Sermons of the sinner

K.K. Downing, vous vous souvenez ? Comment oublier le dieu de la guitare qui a assuré avec Glenn Tipton les solos de Judas Priest pendant 40 ans ?? Il y a une dizaine d'années, à l'aube de leur "tournée d'adieu" (ha ha !), il avait décidé de quitter le groupe pour vaquer à d'autres occupations. Récemment, il a voulu réintégrer les rangs du Priest lorsque Glenn Tipton a eu des ennuis de santé l'empêchant de tourner, mais a reçu comme réponse une fin de non-recevoir de la part de ses anciens compagnons d'aventure. Qu'à cela ne tienne, le voilà qui revient avec d'autres ex-membres du groupe pour jouer... du heavy metal à la Judas Priest ! On se souvient de la démarche de Rob Halford au début des années 2000 avec son "Resurrection"... Ici, K.K. met toutes les chances de son côté pour son projet avec l'embauche de Tim "Ripper" Owens, l'ancien chanteur de Judas Priest entre 1996 et 2003 avant le retour de Rob Halford, ainsi que Les Binks lui aussi ex-batteur du groupe pendant les années 70... Et comment K.K. va-t-il nommer son groupe ?? KK's Priest bien évidemment ! L'opération de comm' est on ne peut plus huilée et c'est parti pour jouer du screaming heavy metal ! C'est tellement gros et cliché à mort qu'à première vue, l'entreprise parait grotesque. En 2021, les voilà qui annoncent la sortie de leur premier album, "Sermons of the sinner" (pour toujours continuer dans le clin d’œil à leur ancien groupe...). Entre temps, Les Binks a laissé les baguettes, remplacé par Sean Elg le batteur de Cage, mais le noyau dur est toujours là. Suite à leur premier clip, "Hellfire thunderbolt", ma curiosité a été piquée au vif et je me suis intéressé à ce disque. Et franchement, je ne suis pas du tout déçu du résultat. Bien évidemment, on a droit à du heavy metal dans la pure tradition du Judas Priest des années 90, c'est-à-dire un véritable mix entre "Painkiller" et "Jugulator". On a tous les ingrédients qui font le succès d'un album de heavy metal, des riffs catchy, la grosse puissance, une rythmique de plomb, un chanteur impressionnant, des solos intenses et des enchaînements bien sentis. Les musiciens ont de l'expérience, ils savent jouer et écrire du heavy metal et pour le coup, c'est le pied complet sur la durée de l'album. Ce n'est évidemment pas au niveau du chef d’œuvre qu'est "Painkiller", mais je le trouve bien plus homogène et intense que "Jugulator". C'est accrocheur, intense, à l'image de Judas Priest. C'est certainement le seul souci de ce disque, d'être trop proche de l'autre Priest, mais en même temps, c'était l'effet recherché vu que tout tourne autour des Metal Gods ici. On peut aussi noter une forte influence de Manowar dans l'aspect lourd de la rythmique. "Metal through and through" par exemple, c'est un mélange de Tyr et de Manowar plutôt bien réussi. Le début de l'album enchaîne les morceaux typiques heavy metal en up-tempos avec quelques mid-tempos avant que le rythme global ne se ralentisse sur la deuxième partie de l'album avec des ambiances fédératrices et quelques beaux moments épiques. Au final, on a un album super solide, qui ne réinvente rien, mais qui reste super efficace. Les morceaux sont tous accrocheurs et bien réalisés. Et que dire des solos ? K.K. n'a pas perdu de sa dextérité ni de son inspiration ! Cet album s'écoute d'une traite et nous rappelle au bon souvenir du screaming heavy metal du siècle dernier ! Je ne sais pas comment le groupe pourra évoluer tant il manque une véritable personnalité à la bande, tout transpire le Priest ici, et si K.K. n'arrive pas à ses fins rapidement (i.e. revenir dans les rangs de Judas), il lui faudra à mon avis faire évoluer son groupe pour ne pas être catalogué "clone de l'autre Priest". Même si c'est déjà le cas sur ce "Sermons of the sinner", on ne peut pas dire qu'ils se soient loupés ici. L'album est intense, bien senti et super bien réalisé. Jamais je n'aurais pensé que cet album soit aussi bon. Il s'agit de l'une des mes plus étonnantes découvertes de l'année ! Vraiment excellent !