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Frankie Goes To Hollywood › Welcome to the Pleasuredome

  • 2005 • ZTT ZTT106CD • 1 CD

cd • 18 titres

  • 1The world is my oyster
  • 2Well...
  • 3Snatch of fury
  • 4Welcome to the pleasure dome
  • 5Relax
  • 6War
  • 7Two tribes
  • 8Tag
  • 9Fury
  • 10Born to run
  • 11San José
  • 12Wish the lads were here
  • 13The ballad of 32
  • 14Kirsco kisses
  • 15Black night white light
  • 16The only star in heaven
  • 17The power of love
  • 18Bang...

extraits vidéo

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line up

Holly Johnson (chant), Paul Rutherford (chant, clavier), Brian Nash (guitare), Mark O'Toole (basse, choeurs), Peter Gill (batterie, percussions)

Musiciens additionnels : Steve Howe (guitare sèche), Ann Dudley (clavier, arrangements), Andrew Richard (clavier), Trevor Horn (production)

remarques

A l'origine les morceaux 1 à 4 forment F (Pray Frankie pray), 5 à 8 G (Say Frankie say), 9 à 12 T (Stay Frankie stay), 13 à 17 H (Play Frankie play)

chronique

Frankie goes to Hollywood. Plus que de groupe, c’est de disques dont il faut parler tant le travail en studio aura primé sur l’aspect scénique. Un combo bien de son époque qui à l’instar de Duran Duran a compris l’importance du visuel pour délivrer son art ; un combo de son époque capable sous des oripeaux pop grand public de fournir une véritable démarche artistique ambitieuse. Oui le citoyen lambda de l’époque a écouté ‘Relax’ jusqu’à plus soif (n’oublions pas que le public 80’s était moins lobotomisé qu’aujourd’hui, moins effrayé par l’excentricité globalement) mais a-t-il écouté les versions de vingt minutes de ‘Welcome to the pleasure dome’ ou ‘Two tribes’, titanesques fresques de studio ayant beaucoup contribué à transcender des morceaux certes sympathiques mais assez lambda dans l’écriture de base. Jugé trop subversif, le groupe essuie d’abord les refus des maisons de disque avant que l’ex-Buggles devenu directeur de ZZT Records (Propaganda, Art of Noise…), Trevor Horn, les remarque chez John Peel et les signe. En 1984 sort donc un manifeste absolu de l’hédonisme, annoncé par deux singles sulfureux, ‘Relax’ et ‘Two tribes’ dont les thèmes et les clips censurés ont déjà défrayé la chronique et fourni aux musiciens une publicité sensationnelle : ‘Welcome to the pleasure dome’. Pas besoin d’en dire plus, c’est toute l’esbroufe, les paillettes, le sexe, la défonce et la quête du plaisir absolu sans la moindre considération philosophique au paroxysme des 80’s qui sont ici revendiquées. Un coup marketing doublé d’une œuvre d’art ou l’inverse dans la plus pure tradition Warhol. ‘The world is my oyster’, clame d’emblée Holly Johnson en ouverture de sa voix décadente limite inquiétante… Oui, ce monde, je vais le bouffer, m’en repaître jusqu’à la lie et cracher les pépins. Ce disque, je le signalais avant, est un péplum studio (deux LPs séparés en quatre parties distinctes : F, G, T, H), aucune authenticité, on le construit pièce par pièce, un travail de producteur plus que de musiciens. ‘Welcome to the pleasure dome’ va d’emblée aligner ses douze minutes après trois mini-passages musicaux (‘The world is my oyster’ et des bribes du fameux ‘Ferry cross the Mersey’ de Gerry and the Pacemakers) en guise d’ouverture. Le style musical s’installe d’emblée, une rythmique slapée surpuissante, impeccable d’exactitude mais peu expressive, une guitare guère plus marquée, des nappes et bruits de clavier et pourtant, ça bouge derrière, sans cesse même mais c’est la voix qui fait le taf, assure les pics, aidée de chœurs, d’un jeu de batterie en perpétuel mouvement mais surtout au niveau des cymbales, charleston, toms secondaires. Caisse claire et grosse caisse sont réduites à leur plus simple expression. FGTH affectionnent le ‘boum boum boum’ de la grosse, technique reprise notamment par Kirlian Camera. ‘Shooting stars never stop, even when they reach the top’. Curieusement prophétique. Le morceau trompe, développe un climat luxuriant sans cesse dans la retenue, avec des passages ambient du plus bel effet, sauvage au sens primitif dans son intention. Holly Johnson ricane à nouveau, ‘The world is my oyster’… Déboule ‘Relax’, un hit intemporel axé sur sa rythmique martelante, métronomique, imperturbable, le jeu oblique des percussions, tandis que s’affrontent et se croisent éclats de claviers, chœurs (on a beaucoup sous-estimé l’apport des chœurs de Paul Rutherford or la complémentarité avec le chant charismatique de Johnson est remarquable)… Coït pour dancefloor sans préservatif, luxure néon assumée d’un sourire sardonique avec répétition des paroles ad nauseam. Les 80’s ce n’est pas que l’hédonisme fluorescent sans limite, c’est aussi l’époque de l’Apartheid, la fin de la Guerre Froide… Suit une reprise du célèbre ‘War’ de la Motown version Frankie, avec cet aspect documentaire proto-1984 pour enchaîner avec ‘Two tribes’ réquisitoire sans merci contre les profiteurs de guerre. Autre clip grandiose, autre censure, voir des sosies de Reagan et Tchernenko se castagner comme des racailles dans un ring de sable passait plutôt mal à l’époque. La musique s’articule exactement autour des mêmes éléments, en plus rythmé, avec une agressivité sous-jacente palpable, un jeu de percussions davantage axé sur les coups, des samples grandiloquents. Après le coït politique sans vaseline, retour au bercail avec une version raccourcie presque funèbre du ‘Ferry’ (rebaptisé 'Fury' ironiquement) annonçant étonnamment une suite de reprises. ‘Born to run’ de Springsteen déchaînée et électrique, ‘San José’ samba apparemment hors de propos, le temps pour le combo de reprendre la main avec ses compositions. Toujours les rythmiques surpuissantes mais le soufflé retombe d’un coup: mélodies plates, ambiances sans saveur, mordant émoussé. Il faut attendre le slow ‘The power of love’ avec sa production ‘intérieur de cathédrale’ pour relever le sourcil. Un peu tard. L’impression première dégagée est que nos Anglais n’ont pondu que trois chansons intéressantes qu’on a tenté de faire passer pour un album, à grand renfort de production et d’expérimentation, au point d’un faire un disque conceptuel. Ce n’est pas si simple mais pas éloigné de la vérité non plus, une face est clairement de trop. N’en demeure pas moins que jusqu’à, allez, je suis bon prince, ‘San José’, ça tient magnifiquement la route, avec un côté fourre-tout et cohérent à la fois, une forme de pop surboostée noyée dans un concept artistique pas toujours clair qui rend le truc encore plus culte. Un pavé. Un manifeste. Dans l’intention plus que dans le rendu. Un coup d’esbroufe médiatique et culturelle, un clin d’œil conscient ou non à Andy Warhol, dispensable et essentiel à la fois dont même le combo ne se remettra pas…

note       Publiée le mercredi 1 décembre 2021

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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Relax restera, ici du moins, éternellement associé à cette scène (fantastique) de Body Double.

zen Envoyez un message privé àzen

"Relax" est un tube de mon enfance (c'était aussi la musique de la pub de la crème solaire à la télé, rappelez-vous), chanson absolue. Pour le LP je l'ai trouvé dans un cash converter il y a des années en parfait état pour un prix dérisoire, j'étais intrigué par le chapitre qui leur est concentré par Simon Reynolds dans "Rip it up and Start Again" avec toute la clique ZTT. Disque indigeste mais avec quelques trucs géniaux au milieu, notamment la fausse publicité interne avec le merchandising gay friendly. Très daté pendant des années, mais de nouveau actuel ?

Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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J'ai trouvé, c'est la première version cd : https://www.discogs.com/release/9543807-Frankie-Goes-To-Hollywood-Welcome-To-The-Pleasuredome . Etonnamment, je possède pourtant une version deluxe double cd truffée de bonus mais le fameux 'Happy hi' n'y figure pas ^^

Message édité le 02-12-2021 à 13:50 par Shelleyan

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zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

C'est " Happy Hi " , j'ai mal écrit . je lis P+C 1984 ; et "released 1985" . Et j'ai pas " San José " dessus

Message édité le 02-12-2021 à 11:03 par zugal21

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Ah ? Je ne connais pas cette version-là, 'Happy !' m'est inconnu. De quelle année date cette version ?

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