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Yuji Ohno › キャプテンフューチャー音楽集 (Captain Future - Original Soundtrack)

vinyle • 16 titres • 41:18 min

  • 1夢の舟乗り3:06
  • 2アンドロメダの彼方に2:44
  • 3渦巻くサルガッソー2:13
  • 4流れ星のダンス1:47
  • 5時のロストワールド1:22
  • 6忍びよるインベーダー4:42
  • 7おやすみフューチャーメン2:05
  • 8おいらは淋しいスペースマン3:25
  • 9きらめくインナースペース3:13
  • 10透明惑星へワープ1:36
  • 11アストロノートの詩2:46
  • 12OK! キャプテン2:31
  • 13イカルスの星1:51
  • 14陽気なエイリアン1:11
  • 15異次元のエデン2:31
  • 16ポプラ通りの家4:15

informations

line up

Yuji Ohno (composition, arrangements, claviers), Hiroshi Yoshizawa (direction d'orchestre), Yasushi Ichihara (batterie), Takao Naoi (guitare électrique), Takashi Asahi (flute), Minoru Kuribayashi (claviers), Jake H Conception (saxophone), Susumu Kazuhara (trompette), Isao Kanayama (vibraphone), Michio Nagaoka (basse électrique), Masami Nakagama (flute), Nagashima Kasamatsu (cor), Takeru Muraoka (saxophone), Tetsuo Fushimi (trompette), Kazuhiko Fujisawa (violon), Koji Takeda (batterie), Kiyoshi Hagiya (guitare électrique), Nozomu Nakatani (flute), Yasuhiro Okita (cor), Shigeharu Mukai (trombone), Yoshikazu Kishi (trompette), Yukihide Takekawa (chant 1), Yûki Hide (chant 8), Choeur de la jeunesse (chant 12), Peekaboo (chant 16)

chronique

  • jazz-fusion pas de notre galaxie

On ne va pas se mentir, le futur, c’était mieux dans le passé. Depuis que l’An 2000 est devenu un truc de boomer, le futur, c’est nul. D’ailleurs il n’y a plus de futur du tout à part la perspective de vivre dans un micro-onde planétaire en regardant Elon Musk et Jeff Bezos s’envoyer en l’air. Mais pour la Gen-X, même celle d’après les premières crises pétrolières, le futur, ça évoquait des merveilles de fables spatiales, un imaginaire cosmique sans pareil. Et je ne vous parle même pas des boomers, des vrais, ceux des Trente Glorieuses. La guerre des étoiles, les OVNIs, les petits bonhomme verts qui menaceraient la planète, c’était presque réel. L’objectif, c’était la Lune, pour de vrai ! De la space age pop, exotica extra-atmosphérique, à la philosophie cosmique afro-futuriste de Sun-Ra, jusqu’au space-disco de, au hasard, Space, il restait dans les esprits une nouvelle Frontière à explorer (peut-être pour mieux se détourner des vrais problèmes qui allaient nous revenir dans la gueule comme un boomerang, il n’est pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir). Alors un vrai héros pour les enfants, on l’appelle Captain Futur ! Tiré d’un pulp des années quarante, le fringuant scientifique rouquin qui explore l’espace va connaître son heure de gloire sous la forme d’un (dessin) anime produit par la Toei et importé dans l’hexagone sous le nom de Flam, qui selon la formule consacrée n’est pas de notre galaxie mais du fond de la nuit. Et si toutes les Ségolène (un peu les Karen de l’époque) allaient bientôt partir en croisade contre les fameuses « japoniaiseries », dans un élan absolument visionnaire culturellement, force est de constater que pour les gosses de l’époque, non seulement cette série était de la grosse balle en terme de space-opéra déjà pas mal dark (y avait des morts, des vrais morts, c’était pas de l’infomercial pour des robots transformables), un peu sexy (oui, pas autant que Lupin III sans parler de Cat’s Eyes, mais quand même, qui à six ans n’avait pas un crush sur Johann ?) et surtout avec une BO (enfin une OST quoi) qui défonçait tout.

Alors on n’évoquera pas ici l’inévitable scie de Jay-Jay Debout de ses morts que tout le monde a déjà en tête depuis cinq minutes, qui ma foi faisait quand même le job en terme de générique (d’opening, ok ok les millenials) épique, avec des bip-bips sortis de la boite à outil de Hawkwind ou plus exactement du Far East Family Band, pour rester géographiquement exact. Non, on parle bien ici de la musique du compositeur Yuji Ohno, qui se chargera également de celle de Cobra (le Belmondo de l’anime) et des innombrables déclinaisons de Lupin III aka Édgar de la Cambriole (pour des raisons de droits à la propriété intellectuelle de sinistre mémoire, aujourd’hui caduques) y compris donc du premier long-métrage de Hayao Miyazaki, Le Chateau de Cagliostro. Et si on peut remercier la génération de geeks arrivée à l’âge adulte après que le futur soit devenu juste bon pour l’archivage, c’est d’avoir taillé dans le mou de la légitimité culturelle pour redonner leur juste place aussi bien à des musiques de jeux vidéo comme d’anime et reconnaitre que les OST de Yuji Ohno par exemple, c’était pas de la gnognotte.

Laissant de côté les quelques chansons au style enka (ou carrément pop) qui n’avaient pas fait le chemin jusqu’à chez nous (on est encore loin de la culture de la VO, ce qui donnera plus tard des choses assez cool comme le générique de Nicky Larson ou des abominations comme celui de Dragon Ball « Zèdeu Zèdeu Zèdeu »), la bande-son de Captain Future, c’était un jazz-fusion aux sonorités cosmiques super badass, avec juste ce qui faut de funk voire de space-disco dans le moteur intergalactique, toujours beaucoup de claviers, de la basse qui slap à foison et assez de bois et de cuivre pour rendre tout ça toujours très organique. Alternant les ambiances plus flottantes, parfois mélancoliques à touches de petites percussions métalliques qui tintinabullent, avec des montées de tensions bien funky, genre Parliament astro-instrumental, voire des moments ambient inquiétants comme l’inoubliable « 透明惑星へワープ », le thème de quand c’est vraiment la merde pour le Captain et son équipage, avec ses claviers qui bouclent en arpèges lancinants et sa flute flippée, l’OST de Captain Future est une petite merveille de jazz électrique qui n’hésite pas quelque détours par le style de big band New-Orléans, « 陽気なエイリアン », ou lounge à vibraphone laidback pour admirer les étoiles en s’endormant, « おやすみフューチャーメン ». De tout ça au Miles électrique, plus vraiment des années-lumières à parcourir. Comme quoi à l’époque, déjà, la culture n’était pas cantonnée là où l’intelligentsia voulait la restreindre. L’imaginaire spatial lui par contre en a pris un sacré coup à travers la gueule. De toute façon, l’espace a toujours été un truc du passé en fait, mais les gens n’ont jamais bien fait attention à l’intro de Star Wars…

note       Publiée le vendredi 19 novembre 2021

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    Tamerlan Envoyez un message privé àTamerlan

    Un parangon de musique sombre et expérimentale.

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    J.A. Seazer !

    Aplecraf Envoyez un message privé àAplecraf

    Chouette chronique, qui donne envie d'en voir plus sur le versant expé des OST d'anime (hmm le prog rock de revolutionary girl utena !)

    GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

    Ah ben j'savais pas pour Français De Roubaix, déso j'connais pas très bien mais j'vois qu'il a pas chômé durant les 70's... Mais bon voilà, clairement la musique de Captain Flamme m'emmène beaucoup plus loin (dans une autre galaxie... à des années lumière).

    Note donnée au disque :       
    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
    avatar

    le générique de chapi chapo c'est de la diablerie sonore !