Waow, la pochette moche, réminiscences d’enfance où le roux, le rouille, l’ocre, paraissaient des teintes tellement à la mode, à moins que ce ne soit Tante Marguerite qui ait eu une promo sur les pelotes de laine dont elle avait besoin pour vous tricoter des jaquettes et des bonnets qui grattent (levez la main si vous êtes de cette génération, après on s’étonne qu’on ait opté pour le noir corbeau à vie…). Symbole de changement ? Joy/Disaster jouent maintenant du rock psychédélique des années 70… Pas du tout ! Ouf, les Français ont simplement clarifié leur démarche en se concentrant sur l’aspect le plus post punk et un peu moins goth de leur musique. Des mélodies directes mais soignées, emplie d’énergie sombre, avec en filigrane les petits accents tristes réglementaires mais aussi un goût pointant pour l’indie rock se traduisant par quelques accents musclés des guitares (‘Stirling shot’, ‘Fade away’) se mariant discrètement à une rythmique plus froide (marquée par une production idoine notamment sur ‘Take time’). Le chant est excellent, juste grave comme il faut, permettant au groupe de signer quelques belles pépites telles que le tubesque ‘Fade away’, ‘Incest’ le morceau le plus ouvertement goth rock (comme quoi, on ne renonce pas si facilement) ou encore ‘This si not’, trompeur avec son intro dub qui éclate en pur dark punk. On sent chez ces musiciens un amour sincère de la musique alternative, post punk, punk et goth en priorité mais pas uniquement et cette passion se ressent tant dans l’écriture que l’interprétation, impeccables d’énergie obscure. Rien à voir avec les teintes, euh, spéciales, de la couverture. Réminiscence des traumatisme post Clockwork Orange ?