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Morrissey › Low in High School
- 2017 • Etienne / BMG 538337872 • 1 CD
détail des votes
Membre | Note | Date |
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Shelleyan | jeudi 4 novembre 2021 - 17:39 | |
Richard | vendredi 5 novembre 2021 - 10:50 | |
allobroge | lundi 8 novembre 2021 - 08:08 |
cd • 12 titres
- 1My love, I'd do anything for you
- 2I wish you lonely
- 3Jacky's only happy when she's up on the stage
- 4Home is a question mark
- 5Spent the day in bed
- 6I bury the living
- 7In your lap
- 8The girl from Tel-Aviv who wouldn't kneel
- 9All the young people must fall in love
- 10When you open your legs
- 11Who will protect us from the police ?
- 12Israel
informations
Forum Music Village, Rome, Italie; La Fabrique, St-Rémy, France; Sunset Sounds, Los Angeles, Californie, USA. Juin-août 2017.
L'album est dédié à Dick Gregory, comédien, défenseur des droits civils et activiste végétarien américain.
line up
Morrissey (chant)
Musiciens additionnels : Gustavo Manzur (claviers, orgue, choeurs), Mando Lopez (basse), Matthew Ira Walker (batterie), Boz Boorer (guitare), Jesse Tobias (guitare), Erik Arvinder (viole), H.E.R., Kathleen Sloan, Songa Lee (violon), Andy Martin, Fred Simmons (trombone), Roger Joseph Manning (arrangements des cors et des cordes)
chronique
2017, Morrissey est colère (euh, en fait, il l’a toujours été derrière le flegme britannique), contre l’autorité, la censure mais aussi la situation au Proche-Orient. On l’oublie parfois mais le Moz n’est pas que mégalo, capricieux, c’est aussi quelqu’un d'emphatique n’en déplaise à ses détracteurs, empathie qui marque ses paroles depuis toujours. Produit (à nouveau) par Joe Chiccarelli et arrangé avec l’aide de Gustavo Manzur, paire gagnante à mon sens mais l’avis n’étant pas partagé par toutes et tous, il y a fort à parier que celles et ceux qui n’avaient pas aimé ‘World peace is none of your business’ ne goûteront pas celui-ci, 'Low in High School' est un disque riche et fortement panaché musicalement à tel point qu’une visite des lieux s’impose. ‘My love I’d do anything’ démarre de manière dynamique et sensuelle, le music-hall plombé version Morrissey servi par un chant toujours impeccable, des déhanchés de cuivres torves et prenants. ‘I wish you lonely’ démarre de façon assez anodine mais se truffe de détails tristounets irrésistibles, des lignes de guitares fraîches aux étranges torsions de clavier, le reste reposant sur le chant. Cette chansons annonce d’ailleurs une certaine tendance de l’album de ne pas enfermer les titres dans un carcan émotionnel, multipliant les sentiments, les laissant parfois cohabiter, s’affronter au sein de la même composition. Ici, on glisse de la narration au vague à l’âme furtif pour passer à la fausse colère puis replonger dans la routine. Je ne suis pas spécialement fan des orchestrations de ‘Jacky’s only happy when she’s up on the stage’ mais la performance vocale, typique du Mancunien, assure un charme sexy soudain secoué par des tensions de cordes, des envolées kitsch, des retombées d’intensité avant un climax final de sortie. ‘Home is a question mark’, c’est le Moz déambulant le long des canaux humides un dimanche de pluie en faisant tourner son parapluie sur l’épaule; déjà entendu mais tellement jouissif. Après tout, ‘Every day is like Sunday’, rien n’a changé. Me voilà plus indécis concernant ‘I spent the day in bed’, pop moderne ironique dont l’acidité du propos ne me rebute pas sans me séduire entièrement pour autant. Avec ‘Bury the living’, c’est du Morrissey de très haut niveau qui s’amorce pour près de sept minutes. L’homme y fustige l’engagement et la manipulation des jeunes soldats sur les fronts étrangers en se plaçant du point de vue de la recrue benête mais en filigrane la dénonciation des gouvernements responsables de son sort explose au vitriol. C’est aussi une chanson toute en surprises, crescendo, retombées, montées en puissance, flashes étranges et ce final terrible, moqueur, conspuant sans pitié l’état de fait par ces paroles exprimant l’incompréhension de parents cherchant un sens à la mort de leurs fils (‘Anyhow, the war goes on without our John, it’s funny how the world goes on without John’). Textes au vitriol dans leur simplicité faussement naïve. La ballade mélancolique au piano ‘In your lap’ fait presque du bien malgré cette tristesse dont le Mancunien a le succès depuis le début des Smiths; magnifique. Autre morceau de bravoure, ‘The girl from Tel-Aviv who wouldn’t kneel’, peut diviser musicalement; est-il de bon goût d’user de structures tango pour traiter de problèmes orientaux (mais n’aurait-il pas été cliché d‘user de sons arabisants ? Le débat reste ouvert). Par contre niveau textes, ça y va fort, tour à tour ce sont le machisme, le patriarcat, le capitalisme qui s’en prennent pour leur grade. Personnellement, je trouve ce titre extrêmement émouvant tant niveau mélodie, arrangements, que paroles…’And the land weeps oil, what do you think all these conflicts are for ? It’s just because the land weeps oil’. Changement d’atmosphère complet pour une approche limite rock folk militante avec claquements de mains, accords de guitare sèche vite entrelacés de brefs éclats de cors, de quelques discrètes lancées grinçantes, de piano baltringue, sans que la rythmique de base ne se trouble. Audacieux et bien géré. ‘When you open your leg’ est sympa mais je suis moins fan de ses arrangements oscillant entre les rythmes sud-américains et des montées de cuivre faussement dramatiques pas 100% pertinentes. ‘Who will protect you from the police’ dégage une atmosphère tiraillée entre le mauvais générique de film policier et un malaise peu définissable étrange, inquiétant, entrecoupé de refrains faussement grandiloquentes. Déstabilisant à l’image des textes moins naïfs que certains pourraient penser et assez jouissif en ce qui me concerne. L’opus se conclut par un autre morceau ambitieux aux paroles incisives et terribles, alternant couplets piano/claviers, batterie martiale, synthés inquiétants, cordes déchirantes. Le Moz y livre sa vision des choses de manière un peu simpliste, prenant la défense du pays alors que le thème est sans doute plus complexe et épineux. Mais bon, Morrissey est comme ça. N’en demeure pas moins que ce disque divisera. L’homme, l’artiste, le groupe, chacun juge à l’aune de ses valeurs, pas toujours objectives (c'est valable pour moi) et c’est difficile tant l’Anglais aura crée un univers cohérent reconnu par des milliers de jeunes ados à l’époque des Smiths qui, devenus adultes, le jugeront soudain ‘pas raisonnable’.
note Publiée le jeudi 4 novembre 2021
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