Vous êtes ici › Les groupes / artistesSSmell & Quim › The Jissom killers

Smell & Quim › The Jissom killers

cd • 4 titres

  • 1Sucking a dead man's cock
  • 2Nag's
  • 3The Jissom killers
  • 4Anatomy shatterme

informations

Beaumont Street Studios, Huddersfield, Grande Bretagne.

line up

Milovan Srdenovic, Paul Nonnen

Musiciens additionnels : Gareth 'Killer' Kerrod, The Baroness Van Cleef (manipulations additionnelles)

chronique

Peut-on réellement être fan sur le long terme d’un groupe d’indus noise ? Absolument, cher vicomte, le bruit, les grincements, sont des instruments au même titre qu’une guitare et on peut les faire évoluer. Par exemple, concernant les trublions de Smell & Quim, ils débutent leur troisième opus (leur première sortie vinyles puisqu’on parle chiffres) par une longue pièce (plus de vingt minutes) démarrant très dark ambient avec des nappes, des drôles de voix étouffées comme sortant de cachots situés au troisième sous-sol, sur lesquelles des coups sont frappés comme si une sorte de fantôme psychopathe progressait dans les couloirs en prévenant ainsi de son approche. Prenant, efficace, et mieux vaut tenir compte de l’avertissement car sans crier gare, à la sixième minutes débouche une averses de cliquetis de ferraille comme si la famille d’Ogun Ferraille ouvrait d’un coup les portes de sa forge. Ca grince, ça hurle en arrière-fond, mais rien de trop extrême et le rythme de départ poursuit imperturbablement. Les sous-terrains n’ont pourtant pas dévoilé tous leurs secrets, les courants-d’air sonores hantés circulant dans nos oreilles vont encore une fois être tranchés par des frottements métalliques, des larsens que l’on bride à les en faire saigner, des bruits…Résumons par Einstuerzende Neubauten collabore avec Cold Meat Industry; une pièce réellement jouissive au fort pouvoir évocateur (au delà du titre, gratiné lui aussi). Le morceau d’après sera plus court et on se souviendra que sur l’essai précédent, le groupe appréciait aussi de travailler ainsi en alternant de longues plages avec des compositions plus directes. La différence principale ici est cette option sous-terraine, plus subtile, très maîtrisée, flirtant par moments à pleine gueule avec un délicieux indus old school, celui que l’on produit à la main en tripatouillant des effets, en frottant des bidules rouillées et contondants contre d’autres bidules encore plus bizarres, en tapant sur des machines, en hurlant par moments, comme si des voix de cinglés filtraient à travers les murs capitonnés du premier sous-sol. ‘The Jissom killers’ manie tous ces éléments à la perfection. L’auditeur aura durant plus d’un quart d’heure l’impression d’être enfermé dans un asile désaffecté pas si désaffecté que ça, entre les patients qu’on a oubliés, les spectres de ceux qui y ont péri traînant leurs lamentations et leurs chaînes le long des couloirs de brique, plus quelques psychopathes en goguette qui viennent s’exciter sexuellement dans le morbide. Le groupe crée une tension hypnotique répétitive en apparence mais en réalité en perpétuel mouvement comme une vague peut l’être. C’est finalement sur l’ultime piste qu’on retrouve un peu de la patte bruitiste de Smell & Quim; sans fondamentalement déranger les architectures sonores mises en place, les musiciens travaillent moins l’atmosphère de catacombe pour d’emblée axer sur le grinçant, le rampant, comme un serpent constitué de pianos désaccordés, de scies à métaux, de barres à mine et de plein de ferraille rouillée déambulant dans les corridors obscurs, avec quelques larsens pour chatouiller les nerfs. Et quand, épuisé, il s’arrête, les fantômes applaudissent mécaniquement. Il y a de quoi.

note       Publiée le dimanche 3 octobre 2021

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "The Jissom killers" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "The Jissom killers".

    notes

    Note moyenne        2 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "The Jissom killers".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "The Jissom killers".