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Sex Gang Children › Oligarch

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Shelleyan      mardi 28 septembre 2021 - 18:55

cd • 14 titres

  • 1Dead peasants
  • 2Cannibal lives
  • 3Masquerade
  • 4Bang !
  • 5Seraphim fall
  • 6Asia divine
  • 7Puritan now
  • 8The gorgon and the sow
  • 9Berlin kiss
  • 10Death mask Mussolini
  • 11Barbarossa revisited
  • 12Mouth of hell
  • 13Cutter & bone
  • 14Militia babe

informations

Les trois derniers morceaux sont des bonus ne figurant pas sur la version digitale. https://liberationlondon.bandcamp.com/merch

line up

Andi Sex Gang (chant, guitare, synthé, vibraphone, percussions, accordéon, programmation, ocarina, basse), John Rigby (basse, synthé, guitare, programmation, percussions), Rob Stroud (batterie), Jerome Alexander (guitare)

chronique

‘Quel est donc dedans la plaine ce grand bruit qui vient jusqu’à nous, on dirait un bruit de chaîne que l’on traine sur des cailloux. C’est le Grand Lustucru qui passe, c’est le Grand Lustucru qui mangera tous les petits gars qui ne dorment guère, tous les petits gars qui ne dorment pas’, une chanson de croque-mitaine, écrite par Théodore Botrel, reprise par Kurt Weil, dans laquelle bien des gens ont décelé un double sens possible préfigurant certaines atrocités de la Seconde Guerre Mondiale; ‘Oligarch’ aurait quelque chose d’une version adulte, le poids de l’histoire à la porte traînant sa hideuse menace au dehors. Dès les premières mesures du brillant ‘Dead peasants’, un rythme s’installe, lourd, inquiétant, comme le pas d’un géant, la voix prévient ‘There’s murder in the sacred Woods’, les spectres des tyrans rôdent, leurs adeptes lèvent les bras au ciel, il s’agit de gagner, écraser, peu importe le prix. La guitare crisse, il n’y a rien de lumineux dans cette grandiose et implacable marche. ‘Capitalism doesn’t make sense !’, ‘Cannibal lives’ poursuit sur ce tempo de bruits de bottes, d’accords grinçants, contestataires, avec quelques roulements tribaux dans le lointain, et si le final prend des teintes prédicatrices, la terreur ne se dissipe pas. Voilà un disque sombre, très sombre, même sur des compositions plus rapides telles que le très bon ‘Masquerade’ dans lequel les fans retrouveront un peu (sans nostalgie exagérée) du Sex Gang Children des débuts. Dieu merci, il existe encore à notre époque des albums dangereux, capables de faire réfléchir sans lisser dans le sens du poil. Il faut attendre un ‘Seraphim Fall’ plus tranquille pour que le garrot se desserre quelque peu, répit de courte durée puisque ‘Asia divine’ relance le rituel tribal, avec sa batterie cérémonielle, ses lancées de guitares grésillantes, sa basse plombée et ce chant unique, comme le narrateur d’un cabaret d’un entre-deux guerres intemporel. Pas complètement hors de propos si l’on considère ‘Berlin kiss’, unique chanson claire, presque acoustique, baignée des fantômes de Brecht, Marlène Dietrich, dans une perspective moderne. C’est le Sex Gang Children des ‘Amants d’un jour’ que l’on rencontre ici avec plaisir le temps d’une tasse de thé sans sucre ni lait avant d’entamer le hit potentiel (encore que j’aime tellement ‘Dead Peasants’) du skeud, ‘Death Mask Mussollini’, solide pièce post punk goth à l’ancienne (enregistrée dans une interprétation plus légère en 2009 sous le nom de Dirty Roseanne) dans lequel on retrouve de discrets clins d’oeil au passé, impression non fortuite puisqu’en conclusion nous trouvons une nouvelle interprétation de 'Barbarossa' pas forcément nécessaire tant l’original est géniale mais très plaisante, plutôt noire. A noter que la version cd offre pas moins de trois titres bonus sous forme de remixes de ‘Death mask Mussollini’ pas inintéressants. ‘Beware the danger of conformity and the mediocrity that blinds us’, prévient l’artiste en démiurge de son univers, observateur fin de celui du dehors. Andi Sex Gang est clairement un artiste d’une trempe au dessus de la moyenne, ‘conformité’ et ‘médiocrité’ deux mots dont on ne pourra jamais user pour le décrire.

note       Publiée le mardi 28 septembre 2021

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