Type O Negative › We suck...

Ce qu’il y a de bien avec les pirates de Type O Negative, c’est qu’on pourrait les confondre avec des vrais, les ‘Lords of Flatbush’, ‘Rehab’ Four’, ‘Drab Four’ et j’en passe ont imposé, en plus d’une musique, une esthétique si forte que beaucoup de bootleggers se font un malin plaisir de la copier, ce que je trouve plutôt cool. Or dans les cas qui nous occupe, voici un concert ‘à la maison’, soit à New York en 1993. Autant dire qu’à cette époque, le groupe ne dispose encore que peu de munitions, deux albums (faut-il voir en ‘Origin of the feces’ un vrai disque ? Bof), du coup, la playlist Type O Negative se résume à cinq morceaux seulement (dont deux très longs il est vrai), le reste se constituant d’une reprise de Black Sabbath en intro et de deux compositions de Carnivore, l’ancien groupe de Peter Steele. Pourquoi pas ? Cet aspect un peu panaché n’est pas pour me déplaire, de même que l’idée de croiser les Quatre plutôt à leurs débuts, surtout que le son est très correct. Après une version ralentie et rageuse de ‘Paranoid’, la bande à Pete balance enfin sa sauce avec une interprétation méconnaissable de ‘Unsuccesfully coping with the natural beauty of infidelity’ nettement moins hardcore et plus proche du ton général de ‘Bloody kisses’, ne serait-ce que par l’orgue du début. Mal notés comme ‘Christian woman’ suivi de ‘Black no1’, le combo va en réalité nous jouer le second titre comme sur l’album soit près de dix minutes de goth boom metal riche en rebondissements sur les pistes 3 et 4. Pas de fioriture pour les chansons made by Carnivore, hardcore punk comme au bon vieux temps. En même temps, le groupe colle au milieu ‘Jesus Hitler’ lui-même assez violent donc parfaitement adapté à la situation. C’est finalement avec le final de presque vingt minutes que les Quatre vont quand même rappeler qu’évolution il y a eu entre ‘Slow deep and hard’ et ‘Bloody kisses’, l’extraordinaire clavier de Josh Silver manifeste à nouveau sa présence (même s’il est un des grands perdants de ce live), les musiciens résument à l’intérieur de cette composition un panel de ce qu’ils sont capables de présenter entre instants violents, tensions, fugaces moments ambient, limite gaulois quand Pete annonce ‘my bass is dead, well who cares ? I don’t give a fuck’ tandis que Josh plaque ses accords d’orgue. Fausse alerte puisque les cinq dernières minutes se termine entre alternances de chaos et de grincements. Puis plus rien. Clairement pas le concert le plus représentatif de la richesse musicale de Type O négative plutôt d’un aspect, le plus rêche, de sa personnalité, au moment même où les New-Yorkais sont en train d’effectuer une mue spectaculaire. 3,5/6