Pour composer ce disque, NNHM se sont fixé un codex des plus stricts: pas plus de deux (éventuellement trois) accords par morceau, une boîte limitée à la grosse caisse, une caisse claire et un charleston…Je persifle mais cette impression ne me quitte pas à chaque écoute, cette messe synthétique construite sur une base d’accords en nappes démultipliés avec jeu incessant de pitch pour une impression de flux et de reflux, avec vocaux féminins éthérés en second-plan ne varie guère tout au long des neuf pistes. Des rythmes binaires toujours prêts à partir au galop mais qu’on retient sans cesse accentuent cette drôle d’impression planante. A partir de ‘Shulamite woman’ pourtant, le ton change, une coloration ethnique et ultra dépouillée vient habiller l’électronique. C’est tout aussi mystique mais les beats sont plus ‘travaillés’, axés sur la grosse caisse, avec des sons plus sombres, plus bas, mais la voix fantomatique gémissante, feulante plus que chantante persiste même si plus discrète. ‘Church of no religion’ développe, vous l’aurez compris, des climats très cinématographiques sauf que la pellicule manque à l’équation. Du coup, l’album en devient ennuyeux, redondant. La production est excellente, l’intention pas dégueulasse du tout mais l’expérience doit mieux passer en live ou comme bande originale d’un travail visuel. Là, tout sec, c’est plutôt barbant à s’envoyer, sauf quand on est en train de se relaxer tranquillement dans son bain; c’est cohérent mais trop peu varié pour susciter l’excitation des foules. Spirituel mais un peu dénué de foi.