1919 › Death note

Certaines années ont la vie dure, elles résistent à beaucoup de choses: hiatus, mort d’un guitariste/fondateur, changement de personnel… C’est le cas de 1919 qui ne compte plus aujourd’hui que le batteur d’origine. Si le combo n’a pas l’intention de s’arrêter, c’est qu’il s’était remis sur les rails depuis 2015 et avant son décès, Mark Tighe aura eu la satisfaction de voir son bébé sortir son vrai premier LP complet (la carrière des 80’s ayant été constituée, comme il était habituel, de singles et minis compilés depuis). Précédemment, histoire de se faire les dents, 1919 auront sorti une session live en studio mêlant ancien et neuf ainsi qu’un EP. Ce dernier permet de présenter un personnage-clef, le chanteur Rio Goldhammer. Beaucoup plus jeune, ce dernier n’était pas même né durant la première partie de carrière du groupe. Qu’importe, le courant passe à merveille avec Mark et tous deux enregistrent une démo (Goldhammer y tient également la basse) au point de convaincre Mick Reed de reprendre les baguettes. Moins massif et tribal, le son du groupe témoigne pourtant d’une volonté de poursuivre dans le style post punk goth, quant au jeune vocaliste, il ne démérite pas derrière le micro. ‘Death note’ se révèle donc une solide carte de visite avec quatre nouvelles compositions étrennées durant les sessions ‘The Madness continues’. A son écoute, on comprend vite pourquoi les fans anciens ont plébiscité avec enthousiasme ce retour sur le devant de la scène: oui, on confirme son identité mais sans se singer ni mettre d’eau dans son vin. Rien que pour ‘Death note’ ou ‘Private war’ et ses belles parties de guitare, l’achat vaudrait le coup mais il se trouve que les deux autres chansons sont très bonnes aussi. Ce mini eût pu être enregistré à l’époque qu’on n’y aurait vu que du feu; c’est pour moi une qualité, je n’attends pas forcément des groupes que j’aime qu’ils se renouvellent stérilement. Qu’on se le dise, 1919 a pied dans le XXIème siècle désormais !