Tam-tams lugubres, nuit sans lune, la clairière rougeoie, les ombres paraissent trembler au rythme de la danse des flammes. Le début de la chasse ? Une invocation ? Un rituel d’intronisation ? Pas le temps de se poser la question, il faut courir, le ton de la prêtresse n’est pas des plus rassurants, n’est-elle pas en train d’appeler à la traque des légions de créatures que les yeux humains ne sont pas supposés contempler ? Et cette voix masculine qui psalmodie discrètement, comme si tout était déjà joué, qu’elle était certaine de l’issue…Courir, les percussions martèlent, paraissent se chevaucher, sans cesse sur le bord de la perte de contrôle…A moins que ce ne soient les battements de coeur de la proie ? Cours donc, nous t’aurons à la rivière, au gué où se désaltèrent les loups. Tu voulais du frisson ? Tu aurais peut-être dû opter pour un saut à l’élastique au lieu de te risquer dans cette forêt obscure. Cette prêtresse païenne à la voix grave parait commander des forces qu’il vaut mieux ne pas côtoyer. Tu croyais pouvoir être des leurs ? Peut-être mais tu ne feras pas l’économie d’un don de sang. A-t-on déjà vu les forces de l’autre côté offrir sans exiger en retour ? Tu as fui en rond, la lueur sang de la clairière tremble au bout de chemin, le battement des percussions poursuit, implacable. Rien de sauvage, juste une pulsion primitive, celle de la terre, celle de la nuit, celle de l’énergie ancestrale. Es-tu prêt ?