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13th Floor Elevators › Easter Everywhere
- 1967 • International artists IALP # 5 • 1 LP 33 tours
- 1979 • Radar Records RAD 15 • 1 LP 33 tours
- 1994 • Spalax Music CD 14888 • 1 CD digipack
- 2010 • Charly SNAX617CD • 2 CD
lp • 10 titres • 41:29 min
- 1Slip Inside This House 7:55
- 2Slide Machine 3:38
- 3She Lives (In A Time Of Her Own) 2:53
- 4Nobody To Love 2:50
- 5Baby Blue 5:05 [reprise de Bob Dylan inspirée par les Them]
- 6Earthquake 4:43
- 7Dust 3:55
- 8Levitation 2:37
- 9I Had To Tell You 2:23
- 10Postures (Leave Your Body Behind) 6:20
informations
Enregistré par Frank Davis et Walt Andrus aux Walt Andrus Studios, Texas, septembre 1967 - Produit par Lelan Rogers
Photos de pochette (verso) par Guy Clark et Russell Wheelock - Artwork (recto) par Flash Grapics
line up
Roky Erickson (chant lead, guitare rythmique, harmonica), Tommy Hall (jarre électrique "electric jug"), Stacy Sutherland (guitare lead, chant lead sur "Nobody To Love"), Dan Galindo (basse), Danny Thomas (batterie),
Musiciens additionnels : John Ike Walton (batterie sur "She Lives (In a Time of Her Own)", et "Levitation"), Ronnie Leatherman (basse sur "She Lives (In a Time of Her Own)" et "Levitation"), Clementine Hall (chœurs sur "I Had to Tell You")
chronique
Pâques, c'est le vrai début de la chaleur, du soleil, de la moiteur, le début bien entamé de la reproduction, des feuilles qui poussent, des oiseaux qui s'accouplent, tout attrape un peu la fièvre. Mais alors quand la fièvre est partout, la poussée, le tournis des sens qui se réveillent pour créer du mouvement, il y a aussi une nausée aussi terrible que celle infligée par l'indigestion de chocolats apportés par le gentil lapin mignon et la drôle de cloche qui me font de l'œil depuis tout à l'heure. Il y a comme un point de rencontre avec un rêve, mais je ne me souviens plus lequel, et ce son saturé, trop bourrin, alors que la musique se veut délicate, mais la voix de Roky est à la fois si mélodieuse et rêche, et ce besoin de frotter les vitres derrière, là, si hors de toute proportion qu’on sait maintenant d'où vient l'inspiration de Carglass : répéter, tout le temps répéter, gaver l'auditeur de monologues, instrumentaux ou vocaux, de boucles qui sans cesse disparaissent dans un grand puits de lumière. Qu'est-ce que je disais ? Oui, je me rends compte que la chronique n'a pas encore été postée, donc je mets un peu mon grain de sel inutile. Je ne vous ferai pas de remarques historiques, techniques ou musicologiques, il suffit de trois clics et vous saurez même les détails du cycle digestif dudit Erickson. Vous connaissez déjà l'histoire de cette jarre. Vous savez peut-être déjà que 13th Floor Elevators tient pour moi du psychédélisme empoisonné, de la mauvaise drogue, du mauvais alcool, de celui qui vous donne mal à la tête, qui fout la migraine, ce n'est pas top détente, ce n'est pas si cool que cela l'Amérique, ce n'est pas si cool que ça le rock, les hippies, les révolutions diverses, c'est rempli de menaces, de paranoïas et de regards suspicieux. C'est comme une maladie de foie chronique, des douleurs mélangées à de la nostalgie d'un jour où tout était neuf, les moments des premières fêtes et repas, des premiers noëls, des constats neufs et inédits, des changements de saison datant de quand on ne savait pas ce qu'était la neige, que les oiseaux se différenciaient, que la peau se mettait à transpirer... aujourd'hui on a mal au fond de l'oreille, il y a comme un serrement crânien, on n'est pas bien assis, on n'est pas bien couché, et finalement, il n'y aura jamais de satisfaction. Tout aurait tellement pu mieux se passer, Roky, ces sensibilités auraient pu nous ouvrir des portes sans qu'elles se déclenchent comme des pièges sous nos pieds, à nous jeter dans des piscines de cachets sous l'éclairage cru des hôpitaux et des prisons. Alors oui, ce n'est pas fun, ce n'est pas cool, ce n'est pas si rock bouge ton boule et « fait sourire » que cela. C'est triste, Pâques, c'est triste l'humanité et les respirations un jour après l'autre c'est dur, c'est pénible quand le rideau de scène découvre des coulisses qui ne sont pas si chatoyantes et pleines de bulles colorées que cela. Quand la respiration n'est pas si revigorante que cela. Quand même la plainte n'arrive plus à s'élever parce que l'énergie n'en vaut plus la peine. Quand les Joyeuses Pâques. Partout. Ne sont peut-être pas si utiles et nourrissantes que cela.
dernières écoutes
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- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Baby Blue, c'est beau comme du Neil Young. C'est bien, quand le glougloutement de la jarre la met en veilleuse, aussi (même si sans elle on serait pas vraiment au 13ème étage, je sais bien).
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
Merci pour cet Easter Egg-verywhere qui fout bien les boules... enfin, "merci". Faut absolument que je le réécoute, maintenant (ça date de mes années médiathèque, ça non plus ça nous rajeunit pas...)
- dariev stands › Envoyez un message privé àdariev stands
C'est joliment résumé ! Respect pour cette chro de Pâques d'un groupe qui voulait très fort fonder un nouveau gnosticisme (on dit comme ça ?), le jour de la mort du Pape y'a comme une synchro. "reprise de Dylan inspirée par les Them", héhé, oui, reprise-de-reprise ! Au fond la seule chose vraiment essentielle que je rajouterais là tout de suite, c'est "Dans le même esprit, le Lapin de Pâques vous recommande : "Cold Sun - Dark Shadows". Bon (bad) trip par contre !
- Note donnée au disque :
- kranakov › Envoyez un message privé àkranakov
Toujours eu beaucoup de mal à les départager ces deux premiers albums - j'aime beaucoup le troisième aussi, quoiqu'en dessous, un peu en tout cas. La guitare de Sutherland y est pour beaucoup - sa voix aussi, quand il prend le chant lead sur "nobody to love" - mais tout fonctionne ici, en fait : les originales, les reprises, le jug enfin sonorisé comme il se doit de Tommy Hall et la folie de Roky - pas encore à lier, certes - mais dont la rancoeur permet l'écriture d'une des plus intenses pages du rock psyché. Merci, Rasti !
- Note donnée au disque :