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Antisect › The Rising of the Lights

cd • 9 titres • 49:09 min

  • 1Spirit-Level06:24
  • 2The Last Ones Standing07:33
  • 3Weapons of Mass Destruction07:09
  • 4Acolyte03:52
  • 5Welcome to the New Dark Ages06:15
  • 6Rise the Lights03:27
  • 7Black03:47
  • 8Something to Hate03:51
  • 9Scared to Die06:51

informations

Enregistré et mixé à Incendiary Music, London, Royaume-Uni. Enregistré et produit par Pete Lyons. Masterisé par Noel Summerville au 3345 Mastering.

Sorti en CD, vinyle. Illustration par Warris Kidwai.

line up

Pete Lyons (guitare, voix), John Bryson (basse, voix), Joe Burwood (batterie, voix), Jimi Lyons (spoken word [3,7])

chronique

Il y en qui jamais ne lâchent le mors, qui jamais ne lâchent l'affaire. C'est le cas par exemple de Pete Lyons, l'un des fondateurs d'Antisect et l'âme principale derrière la résurrection de cet ô combien précieux groupe - collectif serait un meilleur terme - ayant produit cette quintessence de la noirceur punk surtendue, de ce qu'on appellera crust ou hardcore punk, parfois crossover tellement le son de leur musique se déclinera vers des mimiques thrash, pas forcément pour le meilleur des résultats, mais enfin, "In Darkness There is No Choice" est un monument indétrônable dans mon esprit de pinailleur quand j'ai vraiment, mais alors vraiment les putains de glandes. Réaliser que le groupe s'était improbablement recomposé me fit tout d'abord pincer le nez, car malgré un EP un poil pas très inspiré dans le genre thrash punk il y a des lustres, et une disparition du groupe en bonne et due forme, on pouvait très bien vivre avec le chef d'oeuvre déjà cité, sorte d'absinthe fatale quant à l'état de nos bonnes vieilles relations sociales. J'ai donc pris ce CD par mes petites pincettes ; déjà cette pochette, bon, on est bel est bien sorti de l'esthétique noire et blanche de l'anarchopunk à tonton, mais ce qui va tout éclairer finalement, et même avant l'écoute est le livret. En plus des paroles qui forcément seront plus anarchistes que mon petit doigt quand il me gratte, nous aurons droit à une dissertation de 28 pages par Lyons ! Si je pouvais paraphraser son propos, et c'est pas du gâteau tellement il a du écrire ça d'un jet en pleine rumination, voilà ce que ça rendrait : notre cher Pete est donc anglais, et se tape un arrêt cardiaque à pas si vieux que ça, ce qu'il fait qu'il vécut une sorte de rembobinage bien dur de son existence qu'il nous narre ensuite. Adolescent, il fuit rapidement le système scolaire pour, par chance ou non (?) visionner cette fameuse interview des Sex Pistols bourrés à la télé en 76, dans lesquels il se reconnut sans peine - blagues cracras, les gonzes sont cuits à 17h après un long apéro démarré trois jours avant, ils sont très vite ennuyés par l'interlocuteur en qui ils ne verront qu'une occasion de se payer une bonne marrade... Et là paf ! En route pour l'aventure à la Jack London punk, trains et rencontres, squats et bastons, menaces et musique, conditions déplorables et instants lumineux, drogues de classe "A" et dégobillage intergalactique... Et ce sera tout, rien sur les albums, sur la musique, sur le pourquoi de la reformation, il faudra pour cela gratter ailleurs. Car ensuite, vous aurez donc une bonne vingtaine de page d'essai anarchiste sur l'état du monde. En gros, ça craint, et depuis longtemps. Tout le monde s'en rend compte, enfin surtout ceux qui en chient. Et à partir de là, quoi ? L'anarchie, messieurs dames ! Je vous laisserai débattre de tout cela avec votre cousin bonapartiste, et m'en vais maintenant vous décrire comme je peux cette musique. Ne vous attendez pas à du revival crust, nein, d'ailleurs Lyons le souligne dans sa petite autobiographie (je paraphrase) : "je suis trop vieux pour jouer une décalcomanie pour vieux punks nostalgiques". Et ça j'ai aimé. Donc le genre ressemblera beaucoup à une sorte de metal indus un peu plus posé que Ministry ou Treponem Pal, très massif, avec de grosses guitares bien grasses, et la superbe voix bien glairée de Lyons qui va donc entonner slogan sur slogan, cogites sur dissertations par rapport à l’étanchéité entre la folie pure et la liberté tranquille d'une humanité qui voudrait bien vivre sans se faire cogner ou affamer... Ça reste sombre bien sûr, ça reste très épique aussi, la palme à la conclusion qui me donne envie de lever le poing contre le monde, du tube pour la guerre "Welcome to the New Dark Ages", et tous ces textes sont finalement très parlants pour qui est dragué par ces questions politiques. En somme, il ne s'agit pas d'une caricature de ce que fut l'anarcho punk, ce n'est pas non plus à mon sens une trahison de quoi que ce soit, mais plutôt un baroud d'honneur d'un homme qui s'avoue épuisé par les excès mais aussi par la noirceur du monde, et malgré ce côté générique de gros métal bien bourrin, la trace de la flamme de cet ancien me fait, à l'instar de la résurrection d'Amebix (et contrairement à celle de Discharge) un bien fou APPRÉCIABLE, dans le sens où, parfois, des gens suivent une voie, et vont jusqu'au bout sans bifurquer par paresse ou ennui vers celles plus confortables et plus partagées, autrefois honnies, aujourd’hui acceptées par les retraités de la révolte. A essayer donc, car pour les néophytes, ça sera peut-être l'occasion de remonter le temps et de s'abreuver de "In Darkness...", et pour les anciens, peut-être un prétexte pour se remonter le moral et les pendules contre la grincherie ambiante.

note       Publiée le jeudi 27 mai 2021

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan  Shelleyan est en ligne !
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    Marrant, j'ai découvert que ce disque existait...hier soir. C'est un signe.