Cui-cui, gratte gratte, grunge-dance, répéti-con, mh c'est bon ça, apéro de minuit ! Encore un de ces disques que j'étais persuadé d'avoir déjà chroniqué ; c'est ça d'emparpillasser les feuilles sur le bureau, on fini par devenir un peu maboul... Suis-moi, visiteur égaré - on va descendre au Nord, rendre visite au tourneur de vinyles Monsieur André (Reposez En Paix) dans sa dernière mission de bretteur solitaire. Direction le speakeasy. Un dancefloor t'y attend, où les époques s'entremêlent les guibolles. La montre à gousset a les aiguilles qui frétillent, c'est de la réglisse de néons, c'est du briton, qui sait faire du ricain façon bon glaçon. Le DJ-barman mélange Gang de Quatre, Nouvel Ordre, Chats Errants et Mur de Vaudou, un trait de Yelleau... Il shake shake shake. Tchak, dans le verre givré. Glouglou. Tu apprécies ce cocktail, d'ailleurs maintenant t'es plus trop sûr des ingrédients, y avait quoi déjà ? Il a pas mis d'autres trucs, le pervers ? En tout cas pas du Meaubi. Il monte le Son. Tu peux lâcher tes Mort à Vegas et ton Folchester, tes Six Électriques aussi tiens, et claquer des doigts avec Tonton Toutemps, du côté voyou anglais de la piste. Là où les soirées ne sont que lueur de gin, rockab-funky-mix de contrebande, ou beat désinvolte menaçant de virer au rodéo drogué, dans le crépitement des gimmicks faciles et des charismes délicieusement interlopes. Sourires furtifs et glacés de dandy vicelard... Gare aux apparences sous les éclairages équivoques. Addiction-nostalgie-frénésie, souvenirs maraudeurs. Des décennies frottées les unes contre les autres, qui se trémoussent au centre d'un Union Jack en noir et blanc. "Je te laisse le contrôle", juste le temps d'une montée de basse. Plus qu'à laisser la nuit faire son œuvre, en rythme et en cadence. Les vieilles photos sont des buvards imprégnés.