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The Black Angels › Death Song

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Membre Note Date
No background      mardi 3 août 2021 - 09:34
Kissthecatconcept      lundi 26 avril 2021 - 14:53
Shelleyan      dimanche 25 avril 2021 - 19:25
Aladdin_Sane      dimanche 25 avril 2021 - 10:47
Dead26      dimanche 25 avril 2021 - 10:19
magnu      dimanche 25 avril 2021 - 10:01
Raven      samedi 24 avril 2021 - 23:59

cd • 11 titres • 49:00 min

  • 1Currency
  • 2I'd Kill For Her
  • 3Half Believing
  • 4Comanche Moon
  • 5Hunt Me Down
  • 6Grab As Much (As You Can)
  • 7Estimate
  • 8I Dreamt
  • 9Medicine
  • 10Death March
  • 11Life Song

informations

line up

Alex Maas (chant, basse, harmonium), Jack Garcia (guitare, basse, voix), Kyke Hunt (basse, guitare orgue, claviers), Stephanie Bailey (batterie, percussions, orgue électrique), Christian Bland (guitare, mellotron, basse, voix, orgue électrique)

chronique

  • ''one day it'll all be over''

Tiens tiens... Encore un CD que j'ai acheté un peu vite, mais qu'au final je ne regrette pas d'avoir. Parce que j'aurais la flemme de le revendre, déjà. Acheter un truc aussi désuet qu'un CD en 2010, ou pire en 2020 ? C'est grotesque, bien sûr. Est-ce que ça l'est plus qu'acheter un vinyle en 2000, ou pire en 2010 ? Ou que jouer dans les années 2010 de la musique au micron près comme dans les années 70, alors qu'on pourrait faire des tas de super trucs avec des ordinateurs ? J'en sais rien. Payer pour un bout de plastoc, à l'heure des albums intégraux dispos gratis, n'est pas un signe évident d'évolution de l'espèce... Et pourtant c'est agréable, un rayon de CD bien achalandé. Je dois même avouer que je ne résiste pas à la satisfaction quotidienne très vintage, très bourgeoise, d'observer ces innombrables tranches alignées. Grand bien me fasse, me direz-vous ; mais c'est tout de même assez joli, toutes ces stries, toute cette verticalité organisée au nuancier de couleurs subtil. Ça prend de la place, c'est obsolète : d'accord. Mais c'est joli. Avec ta "collec" de disques "compacts", t'es un peu comme dans le Dîner de Cons, mais tu t'invites toi-même. T'es comme Céline Dion devant ses rangées infinie de godasses. Dissonance cognitive ou pas, une fois la machine à empiler impulsivement lancée, il me semble indéniable qu'il y a un feng shui de l'étagère remplie de disques. En tout cas je parle beaucoup avec les miennes, on se dit des choses, il m'arrive même... de les caresser. Je n'en dirai pas plus, mais les confinements de 2020 et 2021 nous ont rapprochés.

Tenez, ce matin, pas plus loin : je suis planté devant mon immeuble de CD, bien calé dans mes charentaises, je parcoure des yeux leurs tranches bien alignées, je suis content, et qu'est-ce que je vois là ? Hein, qui va là ? Une tranche bleue et blanche et rouge ?! Dont je ne me souvenais point la présence en ce rayon-là dites-donc ?! Oui, il s'agit bien des Black Angels, cette désolante satisfaction du suranné, ce groupe retro-cool dont j'aime caresser les pochettes et que j'aime écouter en fond, mais sur lequel je n'ai rien à raconter d'intéressant. Le titre velvetien subtilement explicite est parfait, il complète le nom et boucle la boucle, à leur façon c'est à dire sans prétention autre que le pur plaisir rétrograde. La pochette psyché-cliché fait mal aux yeux, encore. Elle me rappelle les spirographes du p'tiot que j'étais, j'adorais "dessiner" avec ces bidules ! Décidément tout est nostalgique avec ces anges. Qui sonnent comme je les avais laissés sur le précédent. Mais moins indigo, et plus... Noirs. Et en même temps, plus pop ! Y a de vraies chansons ici, plus que des tourneries flemmardes. Par exemple ce final : voilà ce que j'appelle un générique bien fait ! Je rêve, ou il y a un supplément de tristesse, voire de passion, et même une pure patine à force de faire et refaire encore et encore la même chanson ? Tout ça m'a fait revenir au doux son de Death Song plus qu'à celui de tous leurs autres disques. Y a un parfum plus cafardeux. Dès l'acide-aigüe - et magistrale - "Currency", sur ces paroles anticapitalistes bien plombantes, y a comme un effet "glam funéraire" qui renvoie aux chansons les plus rimmel des deux premiers. Ce qu'ils font depuis les débuts certes, mais avec plus de mélodies junkies poissardes, qui collent pire qu'un Lou dans l'Airplane. De la musique de hippie biker gothique - feeling constant depuis Passover, mais sur Death Song sa luisance est exquise... Et on se dit que "anges noirs" c'est une façon possible de désigner les chauve-souris. La formule tourne en rond, bis repetita, pilote automatique ? OK : mais le pilote automatique a sa voix suave de petite salope cosmique, et porte un beau cuir noir à franges. Y a un grip mélankhôlique, une espèce de putasserie vintage qui le fait bien, ambiance western crépusculaire joué par des jeunes androgynes anorexiques... Le space rock de "Comanche Moon", mi-Led Zep mi-Monster Magnet... "Grab As Much (As You Can)" avec son petit feeling Woven Hand... "Death March" qui me donne la sensation d'avoir le titre d'un tube disco sur le bout de la langue, en m'enfonçant dans une piscine de boules à facettes... Même si sur quelques morceaux ça se contente de dérouler du poster américain, on lâche pas la bride, y a des fantômes qui rôdent dans le Buffalo Grill !

Meuh, en fait j'ai été vache avec les Black Angels, dans ma chro de Directions of a Ghost. On s'en fout de savoir si c'est psyché ou pas, ou s'ils prennent plus de risques qu'Eddy Mitchell : l'essentiel est avant tout de savoir si c'est de la bonne musique ou non (selon ce principe fondamental exprimé par les philosophes Goldman et Kilmister). Et Death Song, c'est de la bonne musique. Telle "Half believing", ce semi-tube de pop lasse au magnétisme paresseux, facile, langoureux, qui m'avait fait de l'œil laiteux avec sa pupille dilatée... Les Anges Noirs sont un peu devenus mes Chris Isaak du revival "cheveux longs à Altamont" : un fétichisme des vieilles guitares, de l'écho, toujours la même chanson, dans ce nuancier subtil toujours le même disque, efficace et hanté, pas trop mais si bien fait, équilibré du spleen et du fuzz, l'album qui fait tout impec-chrome et auquel il manque THE étincelle pour taper dans les strates supérieures... mais qui fait le taf à mort dans son giron régressif et sensuel, comme un concentré de leur carrière sous prisme lugubre ("Estimate"). D'autres ont Wolfmother ou Ghost au rayon retro-sympa ? J'ai ces ploucs du Texas. J'ai cet album qui ajoute rien mais qu'est bien. Un de plus à leur actif de passéistes, et un de plus qu'il faudra dégager à la benne une fois le corbac envolé. Pour l'instant, ronronnement total en palpant le digipack, parce qu'il y a encore ces reliefs qui font "rrr-rrr" comme des micro-mentons de chat sous la pulpe des doigts, en suivant les ondes des riffs, au fil des fines bosses et ravins du motif spiral. Expérience multidimensionnelle.

note       Publiée le samedi 24 avril 2021

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    No background Envoyez un message privé àNo background

    Je partage les avis précédents, c'est celui que je préfère après les deux premiers. J'aime particulièrement Currency ("There's no truth in who we trust" "There's no God in who you trust" - comme le suggère une Une de The Economist, on pourrait remplacer par "In tech we trust").

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    Kissthecatconcept Envoyez un message privé àKissthecatconcept

    Sinon, allez écouter MIEN, avec Alex Mass au chant (et le synthé de the horrors notamment). On est plus du côté primal scream, mais pas que. https://www.youtube.com/watch?v=wh9uBWPkxJM&list=OLAK5uy_mb0V3tjtx9YeIoz6xS_tY0vF57FSfcbRE

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    Kissthecatconcept Envoyez un message privé àKissthecatconcept

    Même réconciliation avec cet album (après les deux premiers, j'avais boudé)! C'est plus brumeux qu'enfumé, presque lumineux par moments, catchy, les titres sont quasi immédiats, les lignes vocales font mouche. Merveilleux équilibre. Sur les cd, c'est vrai que je me sens vieux quand je vais chez gibert au sous-sol (les moins de 40 ans n'y existent plus presque). Deux autres avantages tout de même en plus du vintage et de l'effet d'appartenance : les visuels (éventuellement les livrets quand il y en a)- c'est quand même l'art pictural qui rentrait sans crier gare dans tous les logis -, et le son, parce-qu'avec du bon matos, le cd reste ce qu'il y a de mieux.

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    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    Celui-ci m'a réconcilié avec les Black Angels au moment où je commençais à douter. Rien que 'Currency' tabasse sa mère, 'Medicine' aussi et bien d'autres. J'adore en fait.

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    Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

    Très bon album en ce qui me concerne, acheté en vinyle "glow in the dark" qui a un son dégueulasse (mais qui brille la nuit, ça ne sert à rien) puis en CD parce que, quand même, il y a quelques grands morceaux qui valent le détour "Medicine" ou encore le final stoner/floydien "Life Song". Chapeaux les Texans.

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