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Massimo Ciampani (chant), Daniele Vergni (synthé, programmation), Desio Presutti (basse), Daniele Palombizio (batterie), Fabrizio Giampietro (guitare, programmation)
https://christineplaysviola.bandcamp.com/music
Pourquoi Christine Plays Viola est-il l’archétype du groupe que je n’écoute pas autant que je devrais ? Comment se fait-il que je n’aie chroniqué qu’un album alors que ces Transalpins en ont sorti quatre (sans compter les maxis) ? C’est la faute à leur talent. Parce que s’il existe bien un groupe insaisissable, c’est eux. Ils ont hérité du cobra l’art d’hypnotiser, de se faufiler et de la mangouste la rapidité et l’agilité. Il serait facile de décrire la base de leur musique comme un mélange de gothic rock et de post punk avec des touches dark wave mais ce ne serait pas leur rendre justice car je parie que ces mecs ont été biberonnés à Brian Eno, qu’ils ont jeté une oreille au progressif, à des trucs expérimentaux…En un mot comme en cent, la linéarité n’est pas une option. Un exemple ? ‘Ossessione’ démarrant comme si Chrome faisait du post punk bien produit pour glisser sur du Ultravox première époque mais conçu dans l’éprouvette d’un savant psychopathe. Rythmique rapide mais des harmonies peu confortables, une forme de malaise étrange. Et que dire des synthés de l’intro de ‘Uneeded burial’ ? Ils sonnent comme du Vangelis sur un titre laissant à croire à une forme de darkfolk enchaînant d’un coup de charleston sur du post punk goth de premier choix (ce petit thème de guitare, miam !). Christine Plays Viola, c’est ça, le don de te placer dans un contexte que tu connais pour bien secouer la boîte ensuite afin de te laisser sonné et confus mais pas complètement déstabilisé. Car il y a toujours ces putains de mélodies et ce putain de chanteur à la voix grave irrésistible (pas toujours si éloignée de celle de Pete Burns à la grande époque). D’après les notes de travail, les paroles seraient inspirées par des histoires de gens sur le point de mourir et il n’y a là aucune esbroufe, c’est bien ce que l’on ressent, de la mélancolie cold wave, de la peur malsaine, un sentiment de plénitude fugace même parfois (’N.D.E (life Beyond life)’), des doutes beaucoup également (l’aspect presque ubuesque de ‘Slow sinking in gloom’). Rien de convenu dans les mélodies, elles séduisent mais souvent de manière inattendue, comme les arrangements. Jamais lisse, jamais rêche, jamais confortable, jamais désagréable, cette musique aspire comme un vortex, hors du temps, dans une dimension qui lui est propre dégageant un sentiment qui me rappelle la série ‘The Dark’ pour celles et ceux qui l’ont vue…Sortir de cet album, c'est comme sortir d'une grotte dans laquelle on aurait séjourné vingt ans.
note Publiée le lundi 5 avril 2021
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Pas mieux. Cet album est à ce jour le meilleur des Italiens. Groupe foncièrement original qui n'est jamais là où on l'attend.
En ce qui me concerne, je trouve également que le chanteur a un timbre et une manière de chanter ses textes assez unique