Paralítíkos › Predestinados

Prédestinés ? Un synonyme de ‘maudits ?’ Rien à voir ? Un bilan de vie pour dire qu’on n’a rien à perdre, qu’il faut avancer, que si tout était à refaire, on agirait pareil ? Est-ce à dire que ‘Predestinados’ est un album nostalgique ? Pas sûr. Il est effectivement ‘plus calme’ (enfin, c’est relatif) avec des moments plus introspectifs mais Los Paralitikos n’ont jamais cédé un pouce de terrain et ça ne change pas en 2016, l’introspection n’empêche pas la combattivité. De fait, le skeud dégage un parfum bizarre, comme une odeur de terre mouillée dans un cimetière, une envie de souffler, plutôt trompeuse à bien réfléchir car le chant n’a rien perdu de son aspect incisif, le travail cristallin des claviers et de certaines guitares (‘Dos balas equivocados’, ‘Cenizas’…) malgré la tristesse qu’ils peuvent dégager ne masquent pas le mordant des compositions. L'acidité grinçante de l'électricité le rappelle rapidement. Voilà une production soignée en matière d’ambiance; tant mieux car contrairement aux opus précédents, ‘Predestinados’ se révèle plus insaisissable, moins fort en mélodies, sans décevoir pour autant. On croit y déceler la silhouette d’un loup vieilli pour réaliser que ses crocs n’ont rien perdu de leur tranchant. Faut-il avoir peur ? Secouer la tête ? Crisper les poings ? Pas de mélancolie sépia, le rouge passion triomphe mais vêtu de guenilles, c’est peut-être ce qui déstabilise un brin ? Prédestinés à s'aimer tout simplement ? Ca reste pourtant bien un disque de Paralitikos, pas le meilleur mais un bon...