‘You gotta be fuckin’ kidding’…Pas trop, je crois, on ne plaisante pas dans le monde de Itchy surtout quand on déforme la croix de Psychic TV…Rupture des équilibres ? Après tout, quand on s’est forgé une partie de son adolescence en institution psychiatrique…De fait, on ne va pas se faire mousser inutilement avec du sensationnalisme à la petite semaine, ‘The great confuser’ est un bon disque mais ce n’est pas le plus difficile d’accès. J’ai pas dit que c’était thé et petits gâteaux non plus, hein. Il se situe finalement assez bien comme point de transition entre un ‘Cancer’ rêche et un ‘Hate is a 4-letter word’ plus mélancolique. Une rythmique mélodique sans jamais être ronde (les beats hachés souvent encore poisseux de remugles 80’s), une guitare aux sonorités de grille-pain, sans excès, juste pour frotter les petites oreilles pas sages qui écoutent, des synthés froids, le tout épicé d’un zeste d’influences Skinny Puppy lointaines. Quant à Itchy, il n’est pas content mais le doute pointe parfois (‘Art means nothing to me’), sa colère claque mais il la garde sous contrôle (‘Down in the hole’), c’est pire. ‘The great confuser’, tout est dans le titre. Franchement, à notre époque, on a entendu teeeellement plus extrême. Pas grave. Le disque prend son temps, il fixe ses lignes de flottaisons, dissémine les appâts, piège sans trop de brutalité et une fois l’auditeur enfermé dans la cage, agit comme une vrille (écoutez à fond les six premières chansons dans un espace restreint, vous m’en direz des nouvelles). Et ‘Nothing but lies’ ? Justement, c’est la pause vicieuse, le titre un peu cold qui relâche les nerfs et même si ‘Brought to the whip’ poursuit dans la veine grise, les divers sons râpeux qui le constituent en disent long: le confort sonore, ce n’est pas la spécialité de la maison. ‘The great confuser’ est une corde de funambule, il y a de quoi poser les pieds mais l’équilibre n’est jamais garanti. La faute à ces lignes, ces sonorités, jamais fluides, toujours inconfortables mais jamais au point de donner envie de sauter. De toute manière, Itchy est bon zigue, en guise de claque dans le dos, la petite valse bizarre de ‘Me, myself and I’ dont les cuivres tordus et cabossés ne présagent rien de bon…’Without the hope of an end, life would become unendurable. I’m not saying this for you to hear, it’s for me, myself, and I’. 4,5/6