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Hatari › Neyslutrans
- 2020 • Svikamylla ehf SM001 • 1 CD digipack
cd • 13 titres
- 1Engin Miskunn
- 2Spillingardans
- 3Klámstrákur
- 4Klefi / Samed (صامد)
- 5Þræll
- 6Hlauptu
- 7Hatrið Mun Sigra
- 8Spectavisti Me Mori, Op. 8
- 914 Ár
- 10Ógleði
- 11Helvíti
- 12Nunquam Iterum, Op. 12
- 13Niðurlút
extraits vidéo
informations
https://svikamylla.bandcamp.com/music
line up
Matthías Tryggvi Haraldsson (chant), Klemens Nikulásson Hannigan (chant, synthé), Einar Hrafn Stefánsson (percusssions, synthé, programmation)
Musiciens additionnels : Pétur Björnsson (violon), Svarti Laxness (rap), Cyber (chant/rap féminin), Bashar Murad (chant), Davíð Þór Katrínarson (choeurs), GDRN (chant féminin)
chronique
En fait, j’adore Hatari (‘haineux’ en islandais), ces petits jeunes qui se présentent comme une forme de projet multimédia destiné à renverser le capitalisme. On pourrait sourire devant la naïveté du concept s’il n’y avait cette philosophie post-Laibach doublée d’un humour pince-sans-rire islandais dont on ne sait jamais s’il faut ou non la prendre comme argent comptant . Et puis quand même, les mecs qui qualifient l’Islande pour la demi-finale de l’Eurovision à Tel Aviv avec un morceau baptisé ‘La haine l’emportera’ interprété en islandais, sur place se procurent un drapeau palestinien dans un négoce local qu’ils agitent devant la caméra créant un tollé. Provocation d’ado ? Ca va plus loin, puisqu’il produiront ensuite un single engagé avec l’artiste palestinien Bashar Murad (doublé d’un superbe clip). Laibach déambulaient en uniformes nazis poussant un caddie dans un supermarché, Hatari se présentent en costard cravate dans un fast-food et dissertent de la fin du capitalisme en grignotant leurs frites. Vous voyez le topo ? Je ne parle même pas des paroles d’un glauque et d’un pessimisme existentiel tranchant et glaçant, nappé de références à la fin du monde comme s’il s’agissait d’un produit publicitaire. Car telle est la démarche, incarner à l’excès la société de consommation, lui tendre un miroir, tout en superposant les couches de l’apparente froideur publicitaire et du discours sincère assumé. Et le groupe s’est donné les moyens: clips magnifiques, costumes de scène entre totalitarisme fabriqué main et attirail bondage, danseuses, projections…Sur fond d’EBM lourd et dansant, le duo Klemens Hannigan/ Matthías Haraldsson se partage le micro, le second scandant d’une voix rageuse des paroles sans rédemption, le premier représentant la voix angélique et pop dans ce cyber-univers rêche. Planqué derrière ses lentilles de zombie, son masque truffé de clous, Einar le troisième lascar martèle sur sa batterie les beats, déclenche les séquences…Le son n’est pas entièrement neuf, piochant dans l’EBM et la techno, mais une fois encore avec une patte islandaise moins stéréotypée que la plupart des projets du style. Nos jeunes gens n’ont pas oublié que l’EBM, c’est fait pour danser, ce qui ne les empêche pas de garnir cette rythmique de mille et un détails, de jouer sur le contraste ironique entre la récitation militaire et le chant angélique. Le combo affectionne de plus les cassures, les montées, ainsi qu’un traitement glacé des sonorités, proposant de ce fait des morceaux assez riches servis par une production puissante et pimentée de collaborations étonnantes: Bashir Murad pour un ‘Klefi / Samed (صامد)’ nourri d’orient, le violoniste Pétur Björnsson pour un pur interlude classique, le rappeur islandais Svarti Laxness pour une sorte de hip hop indus sans oublier la chanson du scandale Eurovision et un 'Nunquam Iterum, Op. 12' interprété par une chorale…Un rencontre détonante sur le dancefloor d’EBM rêche, de Sigur Ros dernière époque et de pop indus sur fond de concept Laibachien. 4,5/6
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- Aplecraf › Envoyez un message privé àAplecraf
Pas facile de s'attacher à cet album, il reste cependant mémorable. Grâce à l'alternance magnétique j'aime/j'aime pas, il est revenu beaucoup de fois sur la platine depuis sa sortie.
- Note donnée au disque :
- nicola › Envoyez un message privé ànicola
Hatari Teenage Riot, peut-être ?