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Souls of Mischief › 93 'til Infinity

  • 1993 • Jive 01241-41514-2 • 1 CD

cd • 14 titres • 54:36 min

  • 1Let 'Em Know
  • 2Live And Let Live
  • 3Thats When Ya Lost
  • 4A Name I Call Myself
  • 5Disseshowedo
  • 6What A Way To Go Out
  • 7Never No More
  • 893 'Til Infinity
  • 9Limitations
  • 10Anything Can Happen
  • 11Make Your Mind Up
  • 12Batting Practice
  • 13Tell Me Who Profits
  • 14Outro

informations

line up

Opio, Tajai, Phesto (MC's), A-Plus (production, DJ, MC)

Musiciens additionnels : Del Tha Funkee Homosapien (production, MC), Domino (production), Jay Biz (production), Pep Love (MC), Casual (MC), Bill Ortiz (trompette)

chronique

  • jazzy boom bap > hieroglyphic sabayon

Il suffit parfois d'une bonne ligne de basse pour faire un bon morceau. Et une série de bonnes lignes de basses peut fortement contribuer à faire un bon album. Alors quand on a en plus les flows croisés d'un quatuor de petits branleurs attachants au mic, dont les charismes bien distincts suivent le mouv' du groove comme des poissons-pilotes ? Hé bien on parle d'énergie cinétique : celle d'un boom-bap cuivré et moelleux et d'un beat rugueux torsadés l'un dans l'autre, pour faire travailler l'occipital pendant trois quarts d'heure au goût de pur chunk rythmico-mentalo-relaxant autant que roboratif. D'la bonne grosse basse bien drue ("What a way to go out", "Batting Practice", quel pied bordel !) qui rôde en anaconda sous la faconde juvénile et ultrafluide des emcees (Opio me fait même penser à un Marshall Mathers avant l'heure), du sample jazz/fusion bien épais et ce poum-tchak qui met bien, bien... Pensez à l'expression "c'est du gâteau". Et payez-vous une bonne tranche de naïne-tise, AOC Oakland, mais qui charrie l'ambiance et l'expression des meilleurs crous de la rive Atlantique (plus qu'une exception qui confirmerait la règle, 93 'til Infinity est bien un de ces albums qui font un bras d'honneur à la distinction musicale entre East Coast et West Coast !) Souls of Mischief incarnent bien la fine crème de ce label aux smiley à trois yeux, dirigé par le cousin d'O'Shea Jackson, qui planqué dans la confidentialité proposait un contre-courant plus boisé et moins belliqueux au G-funk, préférant l'observation à l'agression, sans se départir de la puissance nécessaire pour capter l'attention du jeune, ce sale fauve excité. D'habitude je blablate sur ces albums qu'on nomme "classics", soit pour reconsidérer soit pour confirmer, surtout pour dire le plaisir élémentaire qu'il charrient quand ils ont la profondeur nécessaire... mais ici même si ces Esprits Espiègles racontent sûrement pas mal plus de choses que leurs homologues gangsta, 93 'til Infinity est d'abord un son, naturel et chaleureusement EFFICACE. Comme les meilleurs disques de rap de cette période : au point de donner l'impression que les morceaux qu'il sample ont été créés pour lui plus que pour l'original... On parle avec ce skeud d'une définition, à la fois aérienne et solide, de l'album de boom-bap première moitié des 90's, dont les instrus ont l'air simples mais en réalité varient subtilement, ciselées et marbrées (écoutez par exemple ce qui se passe sur "A name I call myself"). Bien sûr si vous êtes allergiques au côté "jazz & humeur positive-du-moins-pas-trop-mauvaise", évoluant en parallèle à la Native tongue, passez votre chemin. Album emblématique de toute une époque, de sa pochette à ses beats. Le titre éponyme reste inoxydable, avec sa trompette qui fuse comme une étoile filante dans la stéréo, tout comme la slalomeuse et grisante "Limitations"... même si celle qui tire son épingle du jeu pour moi, et dont on parle moins, est la brillante "Anything Can Happen", que je peux écouter en boucle jusqu'à avoir l'impression que mes tympans se confondent avec les membranes des baffles. Cohérence de tronc, souplesse de liane. Avec, même si cet album ne m'a jamais autant emballé que les grands DITC ou Organized Konfusion (les morceaux plus jazzy-gentils modérant le feu de mes boules jaunes), la célérité désinvolte des emcees rivetés au beat, et surtout ce bon gros son de scélérat, qui a de quoi rivaliser avec les meilleurs A Tribe Called Quest - ce qui n'est pas peu dire.

note       Publiée le mercredi 17 mars 2021

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    Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

    Il garde sa fraîcheur. Pharcyde style, un chouïa en-dessous mais ça transpire la joie et la douce mélancolie qui va avec.

    Note donnée au disque :