Stargazer › Psychic Secretions

"Je suis de bonne, bonne, bonne, bonne humeur ce matin : il y a des matins comme ça" disait Jean de la Montaigne, comte de Spinoza-Descartes quand il se tourna dans le lit vers Valéry Giscard-Chirac ; celui-ci répondit qu'il était un peu vieux maintenant pour ces bêtises, et qu'il préférait grandement écouter du death metal plutôt qu'entendre des choses pareilles. Il aurait pu ainsi lire guts of darkness pour obtenir conseil comme chez le fromager et imaginons : il lit cette chronique, il se dit "ouais, ça m'a l'air pas mal tout ça, même si c'est décrit avec les doigts de pieds qui puent", et hop en machine ! Et tout est impeccable. Il pourrait écouter Stargazer, au pif, et être de suite un peu décontenancé, en se demandant si ce n'était pas un album de Yes qu'il avait butiné sur le web, mais quelque chose en lui aurait objecté : "oui mais non mais Jon Anderson il ne faut pas le nourrir après minuit, ni l'arroser d'eau, sinon il se transforme en ce truc là, regardez !" Avouez que réfléchir sur ces possibilités est un peu plus passionnant que de s'abîmer dans le rapport entre ce boucan et les pratiques tantriques qui semblent être le dada de ces australiens zéro covid total complot mondialo-mondialiste, toujours là quand il faut tels Astro le petit robot, à nous balancer un death metal qui franchement ressemble beaucoup plus à du rock progressif non progressiste et non-dansant, méditatif et parano, très bien joué avec encore une fois la palme pour la basse que je trouve... aquatique ? à force de bondir tel un petit dauphin des enfers (imaginez : avec des cornes, et des flammes sortant des yeux, faisant le con dans un lac de lave en fusion...). Peut-être que la saveur de l'inédit commence à passer quand même, même si les mecs sortent un album tous les quinze solstices à peu près si l'on ne compte pas tout les petits restes, comme les divers démos, EP, ou splits avec les gauchistes d'Arghoslent, Sacriphyx ou Ysengrin... Cet album, "Psychic Secretions" (hum hum... goûtu !) m'a un peu moins transporté que les précédents, moins percutant peut-être, moins étrange, avec des mélodies qui me font moins tripper, un peu plus éloigné du franchement bizarre, enfin, ça doit dépendre aussi de la journée. Du moment, de cet instant où l'on aura besoin de la nuance numéro 42 plutôt que de la 23. Comme quoi, il y a des matins comme ça il faut choisir la bonne musique, et c'est aussi une manière de dire à tous les Jim Carrey du monde que le death metal, ce n'est pas seulement "beugh beugh euuuughhhh", et qu'en quelque sorte, c'est un genre dont les multiples nuances sauront suivre les modulations du tempérament, du moral, de la sensibilité à l'invisible, aux humeurs, que ce soit celles du soir ou du matin...