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Kan Mikami › Baby

  • 1981 • Express ETP-90059 • 1 LP 33 tours

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DukeOfPrunes      jeudi 18 mars 2021 - 09:10

lp • 10 titres • 41:48 min

  • 1Shikotsuko4:22
  • 2Woo Baby Oh Baby4:14
  • 3Shiawase no tegami3:57
  • 4Ore no ano musume wa kawaii4:28
  • 5Machi kurashi5:14
  • 6Long Lonely Night3:34
  • 7Zanbikini maiuei2:41
  • 8Kaze no nakade3:29
  • 9Uwasa ni yoreba4:36
  • 10Ore no messēji5:13

informations

line up

Kan Mikami (voix)

Musiciens additionnels : Mitsuru Kanekuni (saxophone), Toshihiko Furumura (saxophone baryton), Yuu Fujii (basse), Mari Kaneko (chœurs), Masaki Ueda(chœurs), Yuka Kamebuchi(chœurs), Masakazu Sunagawa (chœurs), Goro Masaki (batterie), Ryojiro Furusawa (batterie), Teruo Matsumoto (batterie), Hirobumi Kasuga (guitare électrique), Junshi Yamagishi (guitare électrique), Kenji Kanno (guitare électrique), Shizuo Wada (guitare électrique), Osamu Ishida (guitare), Charles Shimizu (orgue), Lucky Kawasaki (synthétiseur), Mac Shimizu (percussions), Osamu Ishida (percussions), Yasuharu Nakanishi (piano électrique), Akihiro Iketani (trombone), Shigeharu Mukai (trombone), Hitoshi Okano (trompette)

chronique

  • softcore insipide

Jusqu’où peut-on aller dans le déni, la mauvaise foi, ou tout simplement la confiance aveugle envers des producteurs de pop-music dans tout ce qu’elle a de plus vulgairement banal ? C’est vraiment l’interrogation qu’on est en droit de se poser à l’écoute de Baby, le premier album de Mikami pour la grosse machine Toshiba Express, en 1981. Alors qu’il s’est fait la promesse de redevenir le gueux folk qu’il était encore dix ans plus tôt, le chanteur fonce droit dans le mur, tête baissée. À trop vouloir bien faire, il se paume complètement dans ses choix de carrière. La pochette parle d’elle-même, le disque est une trahison de tous ses principes. Plus encore que la platitude extrême de cette soupe commerciale reprenant cent fois trop tard des ersatz mélodiques des Beatles, il est question ici d’une perte de langage – musical mais pas que. Pour quelqu’un qui perçoit l’écriture des caractères japonais comme un hommage direct à l’Empereur, sur le modèle de Yukio Mishima et d’autres nationalistes linguistiques, le fait de poser sa voix sur des refrains insipides comme celui de « Woo Baby oh Baby » ou de lâcher les anglicismes les plus stéréotypés sur « Long Lonely Night » est sans doute ce qu’on peut imaginer de plus dégradant. Et pourtant, Kan se prête au jeu. Est-ce une manœuvre maladroite pour tenter de percer aux States, ou plutôt une manière de se réinventer un personnage dont il n’a jamais eu le contrôle ? Quoi qu’il en soit, on voit mal pire façon pour lui de se relancer, surtout après avoir refusé (par vanité) des missions plus intéressantes chez la concurrence, cinq ans auparavant. Mikami ne veut pas manquer deux fois le même virage, mais ce faisant, il risque de finir dans le décor : ici, une toile vide d’un blanc immaculé. La promesse était de faire de lui un homme nouveau, débarrassé de ses souillures. De le rendre présentable. On le verra faire le tour des stations de radio pour assurer la promo du disque en jeune premier, costume pimpant sur le dos et avec nœud-pap, comme sur le 45-tours « Naka naka » de cette même époque. Les œillères devaient être épaisses, l’enthousiasme trop grand. Il n’y a pas grand-chose à sauver dans cet album, même en cherchant bien. Pour ouvrir les yeux sur Express, Mikami devra toucher le fond en subissant la pire des humiliations.

note       Publiée le jeudi 18 mars 2021

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    DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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    OK. Pour que la comparo soit claire : https://img.discogs.com/t5ClWUG0jrLvxh2FubkIDv2qaiM=/fit-in/600x590/filters:strip_icc():format(jpeg):mode_rgb():quality(90)/discogs-images/R-604887-1525552307-4960.jpeg.jpg vs. https://img.discogs.com/SzGhh0q0GhY-qM198XQxb1OGepw=/fit-in/500x500/filters:strip_icc():format(jpeg):mode_rgb():quality(90)/discogs-images/R-1444616-1220210582.jpeg.jpg

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    DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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    @nicola: C'est vrai que la pochette des Kinks fait penser direct au 45t de Mikami... c'était ta réflexion ? @Rastignac: Oui, j'effleure à peine les sujets ici, mais la trajectoire de ce type est fascinante jusqu'aux années 2000.

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    nicola Envoyez un message privé ànicola

    UK jive des Kinks n’était pas pourri, pour ce dont je m’en souviens.

    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    J'ai lu les chroniques jusqu'ici, sacré périple ! (j'édite, la suite est HS)

    DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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    C'est presque surréaliste. Tout est dans la posture... et le t-shirt. ;)

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