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Unsane › Sterilize

cd 1 • 10 titres • 37:31 min

  • 1Factory
  • 2The Grind
  • 3Abberation
  • 4No Reprieve
  • 5Lung
  • 6Inclusion
  • 7Distance
  • 8A Slow Reaction
  • 9We're Fucked
  • 10Avail

informations

line up

Dave Curran (basse, voix), Vincent Signorelli (batterie), Chris Spencer (voix, guitare)

chronique

Sane. Ils se sont mis à m'appeler comme ça. "Sane". Comme si j'étais devenu propre pour eux, tu vois le tableau, gamin ? "Sane", juste après m'avoir traité d'épave. Ah, les ordures ! Mais j'ai recouvré mes esprits, in extremis. Il le fallait. L'instinct a repris ses droits. Des vieux réflexes, des picotements dans les phalanges... Unsane est revenu dans mes mains, un peu comme c'te mauviette de McFly quand il retrouve ses doigts qu'étaient plus trop là, et qu'il est tout content que son père va baiser sa mère, alors il joue de la guitare en savourant à fond les sensations. Même si moi je me roule pas par terre, parce que j'ai passé l'âge de ces conneries, je joue plus fort que ce petit merdeux quand ça grince dans l'ampli. Les vieux aiment montrer aux jeunes qu'ils peuvent encore tabasser fort. Parce que moi aussi je suis devenu ce vieux, qu'en a plus que marre mais qui va encore au turbin. Mon vieux m'avait prévenu comme son vieux l'avait prévenu : "ça passe vite". Ils avaient raison, les pourritures. On préfère pas les écouter, parce qu'ils puent le nous d'après ces cons-là, mais ils ont raison. "Ça passe vite, et même de plus en plus vite..." Et en causant d'vitesse, crois-moi gamin, mon dernier passe très vite, comme ma ferraille en furie sur les déjections hippies qu'auraient l'idée saugrenue de faire du sit-in. Vite. Net et sans... non, avec bavures. Avec grosses bavures. Le seul but : Unsane. UN-sane. Brailler, rouler du riff rouillé, assommer du rythme plombé. Savoir que depuis mon bien-nommé Wreck, Lemmy est mort (la faute au Coca plus qu'au Jack), mais que ma guimbarde fume encore. J'ai soulevé le drap, oui. Je l'ai réveillée, ma belle aux boulons dormants, en tournant la clé pour entendre ce bruit que j'avais cru oublier... Et tout est revenu avec ce bruit. Ma vieille routine. Parce qu'au fond gamin, je sais que ruer, hurler, rouler. Être celui qu'est toujours plus énervé qu'toi. Deux bras deux jambes, dix cordes deux baguettes, une trachée arrachée qui fait des voyelles carbonisées. Avec cette envie de bouffer la ville, en commençant par les artères les plus sordides, sentir leur haleine, qu'a pas changé en trente ans, finalement. Avec ce blues en moi, bien ancré comme de l'amiante dans mes bronches, et qui me file des kicks vitaux tout en me tuant. Le rétro ? Je suis pas retro, j'emmerde le rétro, j'l'ai jamais utilisé sauf pour le créneau de fin de piste. J'en ai rien à foutre du rock d'Avant : je suis le blues du Maintenant qui te hurle qu'il sera toujours là, branleur du futur obsédé par le passé. Mon son trimballe cette sensation que tu as quand tu te regarde le matin, et que tu réalises que ta tronche porte des veines bleues plus moches que celles de ta queue, et ces cernes de plus en plus profondes qui sont déjà un peu ta tombe qui se creuse. J'suis le fuel injecté dans ta gueule de cadavre mécanique. Impression de déjà lu ? C'est normal, gamin : j'suis encore là, prêt à foutre le souk dans tout ce monde de cardiaques - et après ça, à la revoyure en enfer. "Sterilize" ? Ouais, pas parce que je s'rais devenu propre ou quoi, mais parce que le rock lisse est une bactérie, et que je l'ai nettoyé avec ma crasse pendant trente piges... Et que même si la der des ders ajoutera rien de rien au CV, avec dissonances en cadence et mélodies balafrées, senteur formule archi-rodée : je suis ton présent, qui te crache dans les baffles SUIS-MOI. Lâche-moi c't'écran, caresse plutôt un crépit. Hume le bitume, gamin, savoure la pollution. L'intensité a pris de la patine avec l'âge, mes tubes sont des ombres granuleuses, "growing on you", et mon énergie est plus terne, ma hargne plus délavée et rampante mais aussi présente que dans l'oignon des nineties. Et va causer à tes instincts premiers, te faire ressentir l'instant T pour le point final. Te rappeler que le daron qui te crache son groove en pleine gueule, aussi vif qu'un jeune coreux tout frais chié du matin, n'est pas né de la dernière pluie acide. Et que les adieux c'est pas trop l'style de la maison : une giclée de sang anonyme fera l'affaire, comme ces deux syllabes coriaces, gravées à jamais dans la ruelle de tes souvenirs musicaux les plus corsés. UN-SANE.

note       Publiée le lundi 1 mars 2021

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    Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

    Je le préfère à Wreck. A Main d'oeuvre c'était magnifique !! Dommage que Signorelli fut au bout de sa vie.

    saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
    avatar

    Dans le top 5 assurément

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    un des moins bons selon moi, mais v'la Unsane. Vus il y a 5 ans à Mains d'Oeuvre, c'était bien bon.

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    surimi-sans-mayo Envoyez un message privé àsurimi-sans-mayo

    Pour moi il est au niveau d'Occupational Hazard, ou presque. Terrible ! Et toujours un plaisir ta série de chros sur Unsane !

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