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Mark Lanegan › Straight Songs of Sorrow

cd 1 • 15 titres • 60:11 min

  • 1I Wouldn't Want To Say
  • 2Apples From A Tree
  • 3This Game Of Love
  • 4Ketamine
  • 5Bleed All Over
  • 6Churchbells, Ghosts
  • 7Internal Hourglass Discussion
  • 8Stockholm City Blues
  • 9Skeleton Key
  • 10Daylight In The Nocturnal House
  • 11Ballad Of A Dying Rover
  • 12Hanging On (For DRC)
  • 13Burying Ground
  • 14At Zero Below
  • 15Eden Lost And Found

informations

produit par Alain Johannes

cet album accompagne l'autobiographie Sing Backwards and Weep, sortie la même année

line up

Alain Johannes (guitares, chant, programmation, synthétiseurs, basse, percussions, mandoline, harmonium, flûte, guitare cigar box (cigfiddle), mellotron), Mark Lanegan (chant, synthétiseurs, programmation, guitare, basse), Ed Harcourt (piano, piano électrique)

Musiciens additionnels : Dylan Carlson (guitare sur "I Wouldn't Want to Say"), Warren Ellis (violon sur "At Zero Below"), Greg Dulli (voix sur "At Zero Below"), John Paul Jones (mellotron sur "Ballad of a Dying Rover"), Shelley Brien (voix, claviers, programmation), Jack Bates (basse), Jack Irons (batterie, percussions), Mark Morton (guitare acoustique), Sietse Van Gorkom (cordes), Adrian Utley (guitares, claviers), Michael Parnin (programmation), Wesley Eisold (voix sur "Ketamine")

chronique

  • lanegan hors d'âge

Je regarde cette main, je la dévisage. L'autre dit pareil. Quand je fixe mes mains je songe à des choses pas jouasses, des histoires de pourriture lente. La lumière dévoile ces ravins et veines, que je n'avais pas vus pourtant quelques temps avant. Qui me disent que je commence tout doucement à faire partie de leur secte, à ceusses qui radotent l'âge d'or et roulent à deux à l'heure. Ils me regardaient avec les yeux en sourire parce qu'ils savent, les fripouilles, ce qu'il advient du bois vert... Pensées propices à l'écoute de chanteurs usés de corps mais purs de voix, tel Mark Lanegan, qui me dit des choses douces-amères, que mes mains recrachent. Magie des axones. Je sirote Straight Songs of Sorrow, son nouvel album-portrait, sans le Band (est-ce que ça a jamais fait une différence ?), et je dévisage son intitulé comme sa pochette un peu fétichiste des étoiles du tatoué. Je sais qu'il accompagne une autobiographie, la White Line Fever de Mark d'après ce que j'ai compris, contant entre autres anecdotes "straight from the heart of Seattle" ses séances bien-être avec Layne. Je me rappelle que la toute première écoute de ce Mark cru 2020 m'avait laissé un léger arrière-goût de gâtisme. Le temps avait-il fini par affaiblir le plus solide de toute cette génération overdosée ou suicidée ? Et bien non... Mark est toujours bien là, une voix de vieux bois qui a encore bien des songes à tartiner. "La classe", terme galvaudé pour tant de crooners usés, il la garde sans forcer. Alors je m'en fous bien hein, moi, de son nouveau look à la Lorànt Deutsch ! Son Straight Songs of Sorrow est beau. Imparfait, mais beau. Même s'il commence mochement. Même s'il m'a gagné lentement. Un peu à la Whiskey, mais en plus triste... Signe de grâce. Même si j'ai aimé sa phase Lanegan-wave, j'apprécie le retour de son blues dans la folk. Je me dis que certes, ce premier titre "Radiohead-Lanegan" - qui comme "Internal Hourglass Discussion" serait plus à sa place sur Downwelling - est la pire façon que Mark a jamais eu de commencer un disque, alors qu'il est souvent comme un coq en pâte dans ces expérimentations synthétiques (ce que prouve plus loin "Hanging On")... Mais que purée, sa voix est toujours UNIQUE, et vectrice de ce blues pastoral incomparable. Que oui, cet album a beau être un peu bizarrement fagoté (même si c'est pas la première fois), mais qu'il s'y passe des fantômes. Que ces chansons sont trop simples, trop faciles... Mais qu'ensuite leur lueur me gagne, leur simplicité se muant en venin dans mes humeurs... Que bon nombre sont illuminées par cette subtile résignation, noircies par cette voix de charbon satiné, ce ton rauque patiné. Que certaines ont l'air de passer par un couloir temporel depuis ses solos de jeunesse ("Stockholm City Blues" et son ambiance un peu country-Tindersticks, "Daylight in the Nocturnal House" - spectrale, sublime - ou encore "At Zero Below"), tandis que d'autres retrouvent les contrées d'avec l'ami Garwood ("Burying Ground") ou ressurgissent de la radio fantôme ("Skeleton Key", soyeuse comme un songe des cieux) voire s'imposent en classiques instantanés de son répertoire ("Ketamine", "Ballad Of A Dying Rover"). Que "Bleed All Over" est une de ses plus magnétiques, poisse mélodique sublime. Je me dis que cet album est un beau pastel-panel en clair-obscur de ce que sait faire le Mark dans son versant le moins rock et le plus contemplatif, ce qui n'est pas synonyme de chiant avec lui. Que ces ambiances de chansons-souvenirs qui renvoient à ses années perdues sont désarmantes, me rappellent à elles. Et que même si j'ai pu le trouver longuet, je suis à présent tout ronronnant d'avoir Straight Songs of Sorrow à portée de main.

note       Publiée le dimanche 21 février 2021

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Kissthecatconcept Envoyez un message privé àKissthecatconcept

Un album cathartique ! "Imparfait mais beau", j'adopte, d'autant qu'il est d'autant plus beau qu'il est imparfait. Cela dit, avec un titre comme bleed all over, simple, efficace, intimiste et sans fioritures, ritournelle implacable, on frôle la perfection.

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torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

Un album qui me rappelle un peu "Bubblegum" avec son mélange de Lanegan folk vintage et ses incursions éléctros sans synthés 80's. Le bouquin qui va avec est indispensable, et pas seulement pour les fans de la scène de Seattle, le mot déchéance y prend un sens nouveau.

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