Guts Of Darkness

Il est toujours difficile de donner suite à un premier album, surtout lorsque celui-ci est de la trempe de Galleries of Pain. Le trio germanique aura marqué le début des 90s avec un pavé electro darkwave inoubliable, un classique porté par une inspiration indéniable et une efficacité redoutable. Nos trois compères quittent le label de Bruno Kramm (Das Ich) pour le plus obscur et expérimental Ausfahrt (chez qui vous trouverez les fameuses compiles Electocity chroniquées en ces pages par l'ami Wotz) et accouchent en 1993 de ce chouette EP tout en nuances. En effet, plutôt que de se complaire dans une exploitation pure et simple de la matière de leur premier effort, le trio se concentre sur ses facettes mélodiques et atmosphériques, marquées entre autres par le Skinny Puppy des débuts ("Slashed Open", dont la filiation avec "Assimilate" est plus qu'évidente, "Pinhead"). De même, un aspect plus orchestral dans les arrangements commence à dessiner un groupe plus sûr de lui, caractéristique qui ouvrira sous peu une voie néo classique et cinématographique pour nombre de projets de la scène ("Dreamland", "Painted Flowers In a Picture"). Seule concession à l'EBM dark dont "Galleries of Pain" recelait en plus grand quantité ce "Broken Mirrors" plus commun, bien que marqué également par la teneur atmosphérique du EP dans son ensemble. Une chouette suite à un album énorme, et malheureusement bien meilleure que "Manipulated Mind Control", bancal et laborieux second album qui marquera la fin d'une aventure étonnante, avant la résurrection inespérée vingt ans plus tard.