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1357 › Ad perpetuam crucis

k7 • 5 titres • 23:08 min

  • 1Crux incendii eius01:51
  • 2Et ad sanguinem crusis04:39
  • 3Crucem templum04:48
  • 4Et cross imperii05:33
  • 5In ruina eius et crucem06:14

extraits vidéo

informations

Mixé par DBP

Sorti en cassette, CD, fichiers numériques. Illustration : Warhead, Tintu.

line up

Lord Martiis

chronique

Alors que j’entends derrière moi les murmures de la foule sur les parkings des supermarchés, les corbeaux noirs de mon imaginaire crèvent la dalle : il me faut donc passer au minimum quinze heures par jour devant un putain de jeu vidéo, me fader le Mahābhārata ou le Rāmāyaṇa, les écrits posthumes de Tolkien, Herbert et Macron, enfin, rentrer dans un délire permanent afin de pouvoir dés-adhérer un minimum aux réalités sans cesse fluctuantes et toujours pénibles de ce qu’on pourrait bien appeler une psychose collective partagée, variable dans ses conditions et couleurs, formes, tensions et ruptures, certains appellent ça la société, comme il disait Renaud quand il avait 16 ans, après je ne sais plus trop comment vous désignez ça... Sinon, je peux écouter de la dungeon synth. En plus, il y a toujours une sorte de challenge dans cette situation : je suis toujours tombé par hasard sur des disques ou cassettes dans ce sous-genre de châtelain, je me dis que c’est un signe, ce ne sont pas des œuvres que l’on trouve en cherchant, telle la queue d’un chien qui wouah ! Tourne autour de lui-même dans la cour de ce château qui n’existe pas, on est donc en 1357, l’année d’une grande ordonnance pour qui apprécie le droit administratif du XIVe siècle, c’est l’année où un roi aurait déterré sa femme pour la couronner, c’est l’année de la première trace du hoax de Turin (vous savez, le torchon), c’est l’année où Berdibeg, khan de la Horde d’or prend le pouvoir d’un empire qui va vite se casser la gueule… non, en fait je ne pourrais vous dire à quoi ça correspond. Il y a marqué condate sur la cassette, c’est le nom du label, ça vient donc peut-être de Condate. La musique ? Rah, enfin, il y arrive l’empafé, putain ce qu’il est lourd… oui, la musique, la musique je l’écoute en boucle, je l’écoute en boucle, et je l’écoute en boucle, je ne suis vraiment pas difficile avec les boucles, je les écoute, parce qu’elles sont répétitives, oniriques dans le sens où ça représente l’état de quelqu’un qui bave sur l’oreiller, qui dort très très bien, qui a un sommeil très très réparateur. C’est de la musique pour rêvasser, et non rêver, ça c’est réservé aux idéalistes, là je me pose comme rêvasseur, c'est différent, et bien plus reposant. Quand on arrive à embrasser les sons de trois bouts de synthés, les silences, l’espace que ça procure, les petits tambourins type assassin de la cred’, quand on on a des paysages qui s’ouvrent crescendos dans l’œil de notre âme , quand les châteaux sortent de terre, le vent souffle dans les champs de blé et que mon cul me gratouille, là, on se dit : c’est du bon. Donc ma foi, pour les amateurs de donjon, dragon, bigorneaux (de morthais ? de chabichou ? y a un t-shirt Manzer qui traine, trouvez-le !)... et autres adeptes de la chronologie du bas moyen âge je vous en prie, faites : achetez, écoutez cette douce summonerie instrumentale, sans l’abigorien qui hurle, mais dans le même esprit se désolidarisant avec ce qui est proposé, tout ce qui est proposé par la doxa, toutes les grammaires, que ce soit la supposée norme et la supposée alternative à la norme, je veux dire, quand l’entertainment n’est plus à la hauteur, il faut ajuster son regard et juste se faire bouffer par le canapé en se complaisant dans des arts bien plus réconfortants que toute cette merde, et puis c’est tout, laissons le reste : c’est pour les « adultes ».

note       Publiée le mardi 9 février 2021

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    commentaires

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    kama Envoyez un message privé àkama

    "Dungeon Synth". Misère...

    Marco Envoyez un message privé àMarco
    avatar

    faut voir, la dette covid risque de chambouler toutes nos conceptions mathématiques...

    Nicko Envoyez un message privé àNicko
    avatar

    Torque> Niveau CM1 ta question !

    GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

    Bon j'ai écouté en fait, et à ma grande surprise j'ai trouvé ça pas si mal. Je considère que le Dungeon Synth, parmi d'autres pseudo-styles, n'a pas une consistance suffisante à générer une scène spécifique et que, en conséquence, proposer une oeuvre exclusivement Dungeon Synth n'a aucun sens et m'inspire de la pitié plus qu'autre chose.
    Mais ici, le son m'a plu, mention spéciale pour la piste 4 qui m'a embarquée avec son choix de percus, faut dire j'avais du feu dans le cheminée, ça aide pour l'ambiance...

    Note donnée au disque :       
    GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

    J'ai regardé les artworks sur discogs : sur la K7 le type se nomme Lord Martiis et sur le CD c'est Count Martiis. Le mec hésite encore un peu, mais ça manque d'originalité quand même. Dans mon coeur, il n'y aura toujours qu'un seul Count... Count Basie ;-)

    Note donnée au disque :