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Geins't Naït + L. Petitgand › Oublier

cd 1 • 13 titres • 71:01 min

  • 1Bodische Little Alone
  • 2Kenié
  • 326
  • 4Ghost
  • 5Past
  • 6Je ne dors plus
  • 7Pluie
  • 8J'appartiens
  • 9Brass
  • 10Chocodoye
  • 11Discord
  • 12Ghost Track
  • 1316 Mécaniques des Jours 3

informations

Artwork de Francis Meslet

chronique

Oublier. Sentir la poussière retomber. Les murs s'émietter. La boucle tourner. Comme les crans de cette boîte à musique. Sentir le pouls rassurant des mécaniques, leur vie propre, le cœur et la peur des vieux objets. Les cliquetis insectes dans cette membrane ternie par les sons. Percevoir leurs nuées miniatures au rythme du métronome. Voir la beauté des pièces vides. Suivre des canevas de rêves en point de croix. Entendre à travers la friture les voix des esprits tourmentés, fourmillant dans le tesseract. Marcher dans les ustensiles de chaque époque, couches d'épiderme sur un vieil organisme, de plus en plus grand et de plus en plus fragile, dont le cerveau renferme la mélodie première, imaginée par le premier enfant. Entendre l'horloge. Sentir ses aiguilles agréger la multitude. Caresser les cuirasses cabossées des coléoptères rouillant dans nos pensées, et de toutes les autres petites bêtes qui s'y affairent. Longer les couloirs griffés par ceux qui nous ont laissés au sol, bruissement éternel, écran de bruit blanc. Sombrer dans le néant fourmillant, au tempo éternel des bricoles. Entendre les sirènes et les alarmes de l'Interzone, depuis cette chambre qui s'effrite. Ne plus savoir si c'est une nuit blanche ou un film noir dans la matière grise. Saisir le souffle des violons dans les plinthes, les murmures qui sifflent dans l'insomnie. Surprendre les outils qui chantent pour les meubles... Entendre blotti dans l'alcôve les contes des automates, le transistor crachotant, la récitation austère de l'Hôte. Toucher le rideau ondulant, imaginer derrière lui toutes ces silhouettes qui se croisent ou s'entrechoquent. Recueillir les miettes mélangées du passé et du futur, tombant comme ce papier peint au plomb qui se décolle, là-haut... Apercevoir la colline silencieuse, là-bas où tout a commencé. Traverser ce corridor où l'ont voit son ombre dépasser avant de suivre, puis revenir, menace cyclique. Sombrer en douceur. Dans les gargotes grouillantes, où se confondent diseuses et muezzins, réplicants et poltergeists. Peut-être aller plus loin, dans les ruines où vivent les orphelins sans visage. Peut-être sur la canopée aux tuiles glissantes. Ou dans le noyau de la cité... Se laisser perdre au long de ses métros déserts au carrelages édentés. Oublier. Le temps où nous étions encore cette viande de certitudes. Se laisser sombrer, son esprit voyager sans entraves, dans le monde de ses visions, dans le moindre bruissement de seconde, dans le gris des projets qu'on a laisser crever. Ne plus chercher à saisir, ne plus tenter de dépeindre. Ne plus analyser. Ressentir seulement... Les mots s'entremêlant dans cette boîte bâtie en biais, s'enfonçant comme les touches de ce clavier... Pendant que la boucle tourne et tournicote, et qu'on y reste calfeutrés. Captifs volontaires, dans ce grenier de toutes choses. Attendant le passage. D'Ici à Ailleurs. "Demain je vis / Demain je meurs."

note       Publiée le mardi 9 février 2021

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Le bougre, il est parti sur sa lancée.

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