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Satan Panonski › Ljuljajmo Ljubljeni Ljubičasti Ljulj

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Shelleyan      mardi 26 janvier 2021 - 19:30

cdr • 18 titres

  • 1Oči U Magli
  • 2Iza Zida
  • 3Kliktaj
  • 4Lepi Mario
  • 5Odreži - Nareži - Zareži
  • 6Misli Li Istok
  • 7Trpi Kurvo
  • 8Dragi Sine Moj
  • 9Nađija
  • 10Rukometno Igralište
  • 11Pogledaj Mama Krv
  • 12Obdukcija
  • 13Miliana Ima Gliste (Kad Sam Imao Sedam Godina)
  • 14Robija
  • 15Junačka Jebačka Epska Narodna Pjesma
  • 16Posljednji Dinosaur Umire
  • 17Čobanica
  • 18Selim

extraits vidéo

informations

Pièces 1 à 8 enregistrées au Studio Trash, Sv. Nedelja, Croatie, le 17 avril 1989.

Paru à l'origine sous forme de K7. Les deux dernières pièces sont des bonus du cd.

line up

Satan Panonski (chant)

Musiciens additionnels : Nedeljko Ivković (basse), Goran Bare (basse, choeurs), Željko Mikulić (batterie)

chronique

Le 27 janvier 1992 meurt Ivica Čuljak dans des circonstances mystérieuses…Pour l’histoire, un soldat de plus disparu dans la guerre d’indépendance de Croatie. Pour le rock, la disparition de l’artiste le plus dérangeant du pays connu sous le nom de Satan Panonski. Musicien, poète, peintre, parfois mentionné comme une version croate de GG Allin, il débute dans la scène punk avec le groupe Progreb X et se fait rapidement remarquer par ses performances extrêmes (mutilations, maquillage, gestuelle, couplés paradoxalement avec une poésie forte et bien entendu de purs morceaux punk). Sur cet iconoclaste au bord de l’explosion, bisexuel (gay même peut-être), pourfendeur de tabous, peu d’informations nous sont parvenues à l’exception d’un documentaire de trente minutes tourné de son vivant, d’une vidéo YouTube mise en ligne fin 2020 et d’une poignée d’articles. Ayant tué un homme, apparemment pour défendre son frère, il évite la prison en finissant en hôpital psychiatrique. Cet environnement marquera son oeuvre en solo, la ‘folie’ s’avérant son sésame vers la normalité ou du moins la liberté selon ses dires. Panonski aimait à choquer par des gestes extrêmes (se casser une bouteille sur la tête, se percer d’épingles à nourrice, lécher son sang) avant de délivrer une poésie crue et forte pour amener la réflexion. La fin de soirée l’amènera à se livrer lors d’une interview dans son appartement où il explique son besoin de blessures pour libérer une tension si forte que même ses diverses expressions artistiques ne suffisent parfois plus à la libérer. Personnage fascinant (bien plus à mon sens que Allin dont je n’ai jamais trop goûté les exhibitions scatophiles), en perpétuelle lutte avec de nombreux démons, il laisse une poignée d’albums solo dont le premier, ‘Ljuljajmo Ljubljeni Ljubičasti Ljulj’, sonne comme une compilation de morceaux capturés partiellement en studio et en live ou dans des conditions proches vu la qualité parfois aléatoire du son, hélas. Le départ du disque est plutôt bon, on y découvre un mélange de post-punk âpre, de restes punk, et de spoken word complètement barré. Le timbre de Panonski dégage quelque chose de râpeux et désespéré à la foi, capable de rythmer une chanson par son flow, avec peu d’éléments (une batterie, une basse, quelques effets, c'est tout). C’est spontané, brut, rugueux, fort en atmosphère, alternant entre accélérations punky, valse déglinguée, post punk torturé tribal…Plus l’album avance, plus l’aspect expérimental prend le pas, plusieurs pièces sonnant comme totalement improvisées, limite maladroites dans une sorte de folk indus baltringue, ayant pour unique prétexte de libérer cette voix étrange, fascinante, dérangeante. Des titres comme ‘Poslednji Dinosaur Umire’ sonnent complètement art brut dans la lignée de certaines expérimentations menées par les Virgin Prunes à l'époque de 'New form of beauty'. Malheureusement, sur ces vingt-et-une chansons, alternant des durées de une à 5 minutes (parfois coupées net), sept ou huit proposent une qualité sonore tellement affreuse qu’il est malaisé d’en tirer quelque chose d’intéressant. On devine qu’en lieu et place d’un vrai disque, nous est proposée une collection de pièces enregistrées dans des conditions probablement diverses. Très dommage et injuste. L’histoire de l’art est parsemée d’icônes tragiques et extrêmes et si celles originaires des USA ou d’Europe de l’Ouest nous sont sans doute plus familières, des cas de la trempe de Satan Panonski prouvent aussi qu’elles n’ont pas la primeur. Je vous joins les liens des deux reportages mentionnés en début de chronique, c’est le moindre hommage que je puisse rendre au bonhomme. https://www.youtube.com/watch?v=BYdq_w6LA-Y&t=671s et https://www.youtube.com/watch?v=BvKt42ySnYc. 3,5/6

note       Publiée le mardi 26 janvier 2021

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Pas musicalement; juste une autre icône géniale et tragiquement méconnue

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    Un mec vient de m'envoyer ce nouveau lien: https://satanpanonski.wordpress.com/2016/03/30/hard-blood-shock-a-biography-of-satan-panonski/

    Note donnée au disque :