The Works c'est un peu le même verdict que The Game mais cette fois avec des bons gros synthétiseurs qui sentent la centrale nucléaire, et qui ont coûté plus de sous que ceux de Hot Space c'est sûr... The Works c'est du Queen au carré, qui tube et qu'est agréable au petit déj', mais qu'on ressortira à chaque fois que la tartine tombe du côté non beurré. Ils sont mignons, ces Works, hein, j'dis pas. Ils servent à rien mais ils sont mignons. Comme la mélodie et le piano de "Keep passing the open windows". M'enfin, c'est plus les travaux pratiques que ceux d'Hercule. En plus y a que neuf pistes, donc ça tombe un peu à l'eau. Oui, comme ces formules toutes faites des petits malins de chroniqueurs, ces sous-artistes qui puent la page blanche. À l'image de cette pochette qui dans un bac de variété française serait imperceptible, c'est un peu ça l'inspiration sur The Works : la page blanche. Plus que sur l'album précédent, dont visuel comme musique semblent vouloir se reposer. Les synthétiseurs sont mieux fondus dans la tambouille et sonnent moins craignos que sur Hot Space, diront les détracteurs du sus-cité... Les hits sont meilleurs, rajouteront-ils pour me contrarier... Je suis d'accord pour les synthés... mais pour les hits ? Deux sur quatre ? "Radio Gna Gna", si sa mélancolie à l'arrière-goût guerre froide et sa saveur Eurythmics-Kraftwerk sont communicatifs, a bien fini par gonfler un peu tout le monde de 7 à 77 ans. Non ? On fera un sondage. Je préfère même la pourtant moyenne "Machines", tiens, pour continuer dans la touche Kraftworks (voire EBM). "I want to break free" ? Charmante bien sûr, charmantissime, mais elle compte ici pour du beurre, y a un peu que la tartine : quelqu'un du Couine Crou a eu la très mauvaise idée de mutiler la sublime version single (ma version des Greatest Hits II à moi d'abord, la seule qui existe !!!), alors même que l'album est trop court ! Z'ont sacrément déféqué dans la colle en enlevant cette intro magique, et la partie de synthé aérienne au milieu. C'est comme si on m'amputait du nuage, qu'on m'abattait mon oiseau de poing en plein envol... Gougnafiers ! Salauds ! Rien que pour ça, je boude, je sabre, je trois-sur-six, grrr... Et qu'on me parle pas de réédition bonus ! "It's a hard Life", autre histoire : titre que je haïssais ado, et qui maintenant me ravit, du pur fan-service mais une preuve que l'ampoulé avec Queen c'est souvent brillant (...), avec cette intro comme un plongeon brutal dans le plus total et impérial lyrisme mercurien, intense, presque Innuendo avant l'heure dite - avant que ça s'étale avec une succulente complaisance dans la cérémonie queenesque... Plutôt que la chanson douce sur la faim dans le monde, finissons sur "Hammer to Fall" : riff con comme un boson, inspiration "memento mori" (c'est une constante), et simplement un de leurs bons titres hard rock. J'y goûte plus que "Tear it Up"... Et que la moitié des morceaux de cette usinette à tubes en fait. Entre nous, tout ça c'est bien gentil, mais ça ne vaut pas le dernier album de Balavoine.