Artica › Panacea

J’ai eu un peu peur, mauvaise période où j’écoutais trop de groupes vieillissants ayant laissé aux orties la fougue qui m’agitait à l’écoute de leurs morceaux…Marre de cette fameuse ‘maturité’ supposée survenir inexorablement (‘non mais, mec, tu comprends ils n’ont plus vingt ans’), synonyme de musique posée, plus classique, parce que personnellement, je me complais dans mon immaturité et j’adore sentir mon sang bouillir et ma tête s’échauffer grâce au pouvoir magique des notes (‘non mais tu sais, mec, ils savent beaucoup mieux jouer aujourd’hui’)…Ouf, à priori, Artica tiennent la route même si Alberto Casti a perdu son chant rageur, qu’il a posé sa très belle voix, confondante de mimétisme parfois avec celle de Wayne Hussey, que la production est plus claire, nette. ‘Panacea’ n’est pas un album qui donne envie de sauter au plafond, qui échauffe les sens, mais c’est un bel opus. Gothic rock mélancolique, brumeux malgré quelques sursauts électriques (très beau thème de guitare sur ‘Evanescent’) plus que noir…Trouve-t-on la panacée un jour ? ‘Panacea’ ne livre pas réellement de réponses. S’il fait moins de vagues que les essais précédents, sa tristesse contagieuses, ses structures parfois progressives où s’invite une forme de tension (‘Ashes & fire’, ‘The solitary’) le rendent savoureux au fur et à mesure des écoutes même si, inutile de se le cacher, il n’est pas exempt de longueurs. J’ai eu un peu peur mais me voilà pourtant rassuré, Artica n’ont pas perdu le feu sacré. Sa chaleur est peut-être légèrement moins intense mais elle irradie toujours. D’ailleurs les versions bonus interprétées en italien sont un beau cadeau (‘non mais tu comprends, mec’… Non, j'aime pas comprendre !)