Inkubus Sukkubus › Sabrina-Goddess of the Severn: Tales of witchcraft and wonder Volume Three

Cela devait forcément arriver. A force de s’intéresser à tout ce qui touche à l’occulte, la magie, la spiritualité ancienne, de se documenter sur les mythes et les légendes locales, Candia et Tony ont fini par publier un livre compilant un certain nombre de ces histoires. Ce n’est pas de lui dont il va être question dans les lignes suivantes mais de la ‘B.O.’ qui l’accompagne. En parallèle, le duo a produit un triptyque disponible en édition spéciale (dans un sac de jute) ou normale. Un peu au hasard, l’occasion se présentant, j’ai fait main base sur le volume 3. Attention, la portée de l’ouvrage dépasse le titre, il ne s’agit pas uniquement d’histoires de sorcellerie ou de légendes, certains chansons font référence à des fait divers authentiques notamment l’affaire du squelette découvert dans un peuplier (‘The Wych Elm’s secret’), celle du gorille de Uley (un singe élevé comme un enfant, au milieu des enfants, par sa propriétaire dans un petit village), sans compter certaines allusions à des endroits de la région (‘Return to Barrow Wake’, ‘Sabrina’ déesse de la rivière Severn). Le Gloucestershire et son folklore joue en effet le pilier central de toutes ces chansons. L’autre intérêt de ce disque est son orchestration purement acoustique; hormis un peu de clavier, tout fonctionne à la guitare sèche et la basse, les percussions sont traditionnelles et certains instruments tels que violon et mandoline sont inclus dans l’instrumentation de certains morceaux. C’est donc un opus empli de poésie, de spiritualité et d’une légère touche mélancolique qui nous est proposé. Je ne connais pas les autres volumes mais celui-ci est une belle pioche qui change un peu du style habituel même si le combo a depuis belle lurette pris l’habitude de truffer ses disques de pièces inspirées du folklore. Le chant de Candia se prête bien sûr parfaitement à l’exercice; elle s’autorise même un ou deux détails techniques différents (les voix déformées sur ‘Wych Elm’s secret’, les pleurs en arrière-plan du final de ‘In the dark house’, les intonations limite Kate Bush du refrain de l’excellent ‘To the river a life’, le hit du cd). Une belle promotion touristique pour le Gloucestershire en plus d’un disque agréable, apaisant, parfait pour écouter la nuit ou au crépuscule.