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Membre | Note | Date |
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Hallu | lundi 4 janvier 2021 - 14:34 | |
Ntnmrn | samedi 2 janvier 2021 - 14:50 |
Mixé et masterisé au Lead&Sulfur Studio (Suisse).
Dehn Sora (tout)
Musiciens additionnels : Gregoire Quartier (batterie), Colin H. Van Eeckhout, Sylvain Doerler, Valnoir (voix sur le dernier morceau)
« Plus une main à mordre » : comme un soupir de chien déçu… Throane n’a rien perdu de son mordant sur ce deuxième disque de post-black / post-hardcore certes reconnaissable et personnel, mais dont les influences sont grillées au kilomètre. Là où ça mord un peu à vide, c’est que ce disque pose un problème commun à pas mal de deuxièmes albums. Sorti à peine un an après le premier, c’est l’album de l’amélioration, mais aussi (déjà) l’album de la redite. Plus long, plus sûr de lui, plus abouti, mais zut, il a déjà tiré toutes ses cartouches la première fois. Principal progrès notable : ça y est, Throane a enfin un son à la hauteur de ses ambitions dyspnéiques. Cette fois-ci, c’est pas le petit filet sonore un peu ridicule du précédent, c’est du gros son qui cerne, qui transporte, qui prend aux oreilles, et même à la gorge, aux poumons. La boite à rythme flemmarde qui se noyait dans la masse est ici remplacée par une batterie organique et puissante, jouée par Grégoire Quartier. La présence chaude de la basse, enfin bien mixée (mais pas toujours), apporte une lourdeur godfleshienne à certaines compos, par exemple sur la fin d’ « A trop réclamer les vers », et fait aussi une apparition remarquée au début d’ « Et tout finira par chuter ». L’arrivée d’un solide couple basse-batterie a permis sur ce disque plus de variations rythmiques. Le riffing et la composition n’ont pas vraiment évolué, si ce n’est que Throane alterne silences tendus et climax avec plus d’art que sur le précédent, et se fait globalement de plus en plus blut-aus-nordien, avec ce son de guitare massif malgré le bouton reverb poussé au max, et d’autres gimmicks sortis de The Work Which Transforms God ou MoRT comme les leads fantomatiques, l’usage de larsens lointains et une certaine passion pour les scènes de torture guitaristique. Hélas, le problème des formules simples, c’est qu’on ne peut pas les asséner à l’infini. Selon le texte promotionnel, Dehn Sora composerait par « écriture automatique ». Si l’on peut en douter devant le niveau de maîtrise du travail de compo, il est possible que certaines parties de guitare aient effectivement été trouvées au petit bonheur la chance et conservées sans éliminer les matériaux trop auto-inspirés. Ce qui expliquerait que tel riff a déjà été entendu sur le précédent, possiblement deux trois fois. Que telle lead mélodique a franchement la gueule de telle autre (par exemple l’intro de « Mille autres » rappelle « Derrière nous la lumière »). Que ça manque souvent d’expérimentation, de cassures, d’un grain de folie. C’est bien d’avoir inventé sa petite tambouille perso, mais c’est dommage de ne pas savoir en sortir. Évidemment, le disque est plein de moments de bravoure, comme « Aux tirs et aux traits », une intro de 10 minutes qui nous transbahute entre l’agression et l’étrange calme, qui fonctionne comme une sorte d’exercice militaire pour se mettre en chauffe, tester un peu tout l’arsenal à disposition avant d’entrer de plain-pied dans le disque. Et puis bien sûr, cette outro épique où trois copains (dont CHVE d’Amenra et Valnoir) viennent pousser la chansonnette pour un final en apothéose. Ce disque, c’est littéralement « la même chose que le précédent, en mieux ». À la fois frustrant, car il n’y a pas de réelle montée en gamme ; et solide, car il établit Throane comme une valeur sûre dans la marée merdique de groupes de (post-)black intello de ces dernières années.
note Publiée le samedi 2 janvier 2021
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Note moyenne 2 votes
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Avec cet album j'ai quand même eu une sorte de confirmation comme quoi le style choisi était une impasse ... jusqu'au dernier titre, qui sauve tout le reste, et aussi jusqu'à ce que je re-compare avec le précédent. La chro tape juste, et j'étais en fait passé à côté de pas mal de trucs, parce que j'avais pas plus eu envie d'approfondir que ça, et parce que je me contentais de la piste finale. Je ne me retiens quand même pas de faire un commentaire un peu méchant gratuitement : quand le "visuel" et le "concept" m'ont l'air d'être prépondérant par rapport à la musique je pense à Ben l'oncle soul. J'étais pas au courant de ces histoires d'écriture automatique et clairement ça m'intéresse pas des masses.
Hé ben voilà, suffisait de le dire...Hop commandé ! Merci de la découverte.