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Jneiro Jarel › Three Piece Puzzle

version us (ropeadope) • 17 titres • 58:36 min

  • 1Connect Wit It0:57
  • 2Big Bounce Theory3:30
  • 3Crashing Comets1:55
  • 4Do Yo Thang3:01
  • 5Jneireieireooo!!!!! (a DJ Kiva Interlude)0:48
  • 6Get Yuh Own4:11
  • 7It’s Like Fire Yo!!4:07
  • 8N.A.S.A.2:48
  • 9Breathin’4:03
  • 10Sun Walkers3:38
  • 11Black Cinderella6:06
  • 12Soul Starr3:42
  • 13Doinis!!4:21
  • 14Let’s Get Wit It3:56
  • 15Lock Down4:24
  • 16Big Bounce Theroy Part 24:17
  • 17Untitled (Bonus Track)2:44

version « reste du monde » (cf remarques) • 21 titres • 69:50 min

  • 1Connect Wit It0:57
  • 2Big Bounce Theory3:30
  • 3Crashing Comets1:55
  • 4Do Yo Thang3:01
  • 5Jneireieireooo!!!!! (a DJ Kiva Interlude)0:48
  • 6Get Yuh Own4:11
  • 7It’s Like Fire Yo!!4:07
  • 8N.A.S.A.2:48
  • 9Breathin’4:03
  • 10Won’t Let You Go (No, No, No)3:28
  • 11Play With Lil’ Dorothy (Intrelude)0:41
  • 12Eeee Love1:59
  • 13Sun Walkers3:38
  • 14Black Cinderella6:06
  • 15Soul Starr3:42
  • 16Lemme See Yuh!3:33
  • 17Stranger They Come4:30
  • 18Doinis!!4:21
  • 19Let’s Get Wit It3:56
  • 20Lock Down4:24
  • 21Here Comes The Son4:02

informations

Produit par Jneiro Jarel.

L’édition Ropeadope est la version américaine du disque. La tracklist de l’édition Kindred Spirit, sa version européenne (parue d’abord aux Pays Bas), a été reprise sur les éditions australienne (Jam Recordings) et japonaise (P-Vine).

line up

Jneiro Jarel (musique, rap)

Musiciens additionnels : Rocque Wun (feat sur N.A.S.A., Braethin’ et Black Cinderella), Dr Who Dat? (feat sur N.A.S.A., Black Cinderella et Doinis!!), Jaz Sawyer (batterie sur Crashing Comets), George Katsiris (rhodes sur Crashing Comets, guitare sur Soul Starr), Cecil Young (trompette sur Crashing Comets), DJ Kiva (musique sur Jneireieireooo!!!!!), Mel Owens (feat sur Sun Walkers), Aahtue (feat sur Let’s Get Wit It), Jawwaad (feat sur Let’s Get Wit It), Nahuma Holiday (feat sur Let’s Get Wit It), Vinia Mojica (feat sur Big Bounce Theory Part 2) ; Afra Behn (feat sur Won’t Let You GO (No, No, No)), Capital Peoples (feat sur Eeee Love)

chronique

L'Étrange Cas du Sieur Jarel – avec son drôle de nom, contraction de Général ou rebond-élision de Janeiro, Rio, Janvier Tropical ? … Natif de Brooklyn, enfant voyageur (au gré des engagements de sa mère, qui bossait pour l'US Army), plus tard posé à Houston, Texas… Aujourd’hui établi à Cahuita, au Costa Rica, si l'on en croit son bandcamp. De fait, pas facile à suivre, à tracer, le gars.

Et sa musique ? Eh bien pareil – et tant mieux ! Même si au début ça peut quelque peu égarer, déstabiliser, ses tambouilles hi-tech et bricolées, « roots » et déterritorialisées… Bon, certes : sur ce premier album – au moins sur une large première partie du disque – on arrive à identifier la teneur, l’essence de la chose. De toute évidence : hip-hop ! Dans une mouture déjà curieuse, d’accord… Brut dans les angles, le découpage, les montages, rugueux aux entournures. Azimuté dans ce que ça bouffe – ce que ça sample, tout ce que ça absorbe comme musiques (d’avant, et de ces jours où le gars sévit). Cut-up spatial, cosmique – pour ce coup ce n’est pas un abus de langage, quand le gars intitule ses excursions Crashing Comets, N.A.S.A. ou Soul Starr… Ou Big Bounce Theory, avant toutes celles-là (jeu de mot sur celle du Big Bang, bien entendu – sur celles des Big Bands, aussi, sans trop de doute…). De la substance jazz, dans cette presque ouverture qui m’avait cueilli direct, qui m’avait fait acheter le disque après une seule écoute non-révolue (c’est… rare ; ca l’était déjà devenu à l’époque) en aveugle sur une borne, alors que je fouillais les rayons à la recherche d'un certain Madvillain ! Cette boucle de trompette glorieuse et joyeuse (a joyful noise, disait l’autre), magnifiée dans la réverbe ; ce feeling d’orbite accélérée mais vaste dans ses cercles, d’une perception contemplative mais affûtée… Étrange, oui, mais directement accrocheur – embarquant, fluide, tripant. Du jazz – ainsi traité, reconfiguré, en bribes faites compositions cohérentes, grooves coulants et toniques, alors qu’on entend encore, qu’on voit à l’œil nu les sutures…– le disque en est d’ailleurs rempli, parcouru, innervé. De soul, aussi, de funk, de tout ce qui fraie aux frontières heureusement floues des genres, des histoires. Les formes sont ouvertes mais fermes – très tenues. Le type semble jammer sur ses machines – en amplitudes parfaitement maîtrisées – puis, peut-être, extraire de ça le meilleur et de là, créer, écrire à même la matière. Produire. Quand ça donne ça – quand c’est à ce point-là indistinct du processus de composition, d’un jeu instrumental – ça n’a rien d’un gros mot, d’une simple notion d’emballage, d’une étape de finition. Et puisqu’on parle de feeling : il y a souvent, dans ces plages, qui pointe, cette sensation solaire – de s’en approcher, de l’astre, émerveillement et conscience du risque mêlés. La chaleur… La clarté, tous contours et détails se détachant parfaitement – l’alerte attention continuant à tourner en tâche de fond alors qu’on se dit « c’est cramé, quand-même ».

Three Piece Puzzle, à vrai dire, relève d’un équilibre assez unique, une fois qu’on a commencé à l’appréhender, passée l’impression première que ça va un peu trop partout, et trop vite d’une plage sur l’autre, pour qu’on puisse en saisir le propos, la logique, l’esprit. La distance parfaite – pour pouvoir embrasser les deux – entre une approche old-school de la chose (le hip-hop, donc… il n’y a qu’à écouter ce flow) et l’ouverture à toutes les idées qui viendraient, aux expérimentations que permet la technologie de maintenant. Le goût de la concision et celui de la profusion – selon ou tout ensemble. Une connaissance étendue, aussi, gourmande – éclectique ? – de formes musicales qui ne se cantonnent pas à ces évidences, cet ADN premier du genre (soul, funk, jazz, donc…). Des excursions dans une espèce de house aux accents brésiliens, quand ce n’est pas une manière de drum’n bass du même tonneau – éléments qui deviendront d’ailleurs des constantes sur certaines sorties ultérieures de Jarel. Des références directes aux Anciens du Beat (A Tribe Called Quest cités mot pour mot à l’entame de Lock Down…). Des batteries qui sonnent bois-dur et rimshots acier-nickel, serrés – mais une prise au rythme aérée. Des boucles et du jazz-live-en-studio (la guitare sur Soul Starr) sans que ça sonne jamais comme Jazzmataz ou The Roots, sans que ça sonne jamais (Râ merci) « acid jazz », non-plus. Une espèce de « tropicalité », donc, qui affleure ou jaillit carrément sous des climats plutôt « côte est » quand ce n’est pas « nord du pays » – son « à la new yorkaise » plutôt qu’à la dirty-south, quand ce n’est pas « à la Detroit » (versant J Dilla plutôt qu’Esham, hein, qu’on me comprenne…), mais avec quelque chose, tout de même, qui pointe, de la souplesse pneumatique d’un funk californien. Une irisation/irradiation à la Roy Ayers, quand ça lui prend… Au bout, une fois posés – la version américaine du disque boucle d’ailleurs le voyage avec une Big Bounce Theory Part 2, qui répond à sa presque-ouverture (et qui en effet « pose »), avant la très bidouillée plage « bonus » (qui sample – version déchiqueteuse – et recolle – à la UHU – le Spain de Return to Forever, si je ne me trompe pas…) – l’impression demeure d’un voyage accompli, subliminal, éminemment subjectif mais à la trajectoire trop vive, trop ancrée, pour qu’on le décrète « abstrait ». Au contraire : une vision « concrète » – quelque ait été dans ses escales la part de dépaysement, le confinement de celui-là aux contours des zones franches, inconnues, des accès oniriques.

Un puzzle en trois pièces… Trop simple pour durer, pour qu’on y revienne passée la découverte ? Eh bien… Ça dépend, comme on le prend : du nombre de dimensions qui font les angles, courbures et perspectives.

note       Publiée le samedi 19 décembre 2020

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Pour Spain, donc, samplé/recousu sur la piste finale (et sans nom) de la version US.

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Puisque - même si "par accident" - c'est en cherchant celui-là que j'ai découvert Jarel.

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