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Freddy the Dyke › Freddy the Dyke

  • 2014 • Skussmaal SKULP02 • 250 copies • 1 LP 33 tours

lp • 6 titres • 29:47 min

  • A
  • 1Den Korte2:24
  • 2Only Sixtean4:08
  • 3Roto8:22
  • B
  • 4Sandi Yama4:39
  • 5Serbian Standoff5:12
  • 6Slowface5:02

informations

Enregistré par Børge Fjordheim et Jens Borge. Mixé par Anders Hana. Masterisé par Alan Douches.

Illustrations : Yasutoshi Yoshida.

line up

Bendik Andersson (batterie, voix, électronique), Gaute Granli (guitare, voix)

chronique

Freddy the Dyke : c’est sans merci. Brutal, frontal, texturé pour arracher. Comme leurs compatriotes, concitoyens grindeux – de Stavanger, Norvège – de Brutal Blues, dont le batteur mixe d’ailleurs le ci-présent disque. Comme Steinar Kittilsen alias Captain Roger alias le membre unique de Psudoku – qui fait aussi le deuxième chez lesdits Brutal Blues – les Freddy aiment faire compliqué, tordu, chantourné dans la structure autant que tout cassé, plein de breaks qui sont en fait des parties à part entière. Comme ceux-là oui, mais pas pareil. Parce que Freddy the Dyke, aussi : c’est foutrement sec, en son. Sans la saleté cambouis des deux autres quand ils s’y mettent ensemble. Sans le psychédélisme délirant du Captain, quand il embarque pour son hyperespace grotesque, en multi-dimensions projetées toutes en même temps ou en vitesses aléatoires, différentiels chaotiques.

Non… Ces deux-là jouent serré, autant qu’en brisées. Ils s’acharnent sur le signal, autant que sur le rythme. En saturent tous les paramètres mais en s’assurant bien que le grain sera défini, les contours des déchirures bien lisibles, d’une netteté presque « numérique ». Pourtant, ça groove. Ça groove noise rock, je dirais – indubitablement, même, pour mon oreille et ma carcasse qui en ont tant le goût, de ces bruits déboîtés-là. On se demande à vrai dire comment le batteur arrive à placer ça, ces accents, cette chaloupe, tellement c’est dense, ce qu’il envoie (et pour avoir vu le groupe en concert : ça ne doit rien à un quelconque passe-passe de post-production, de studio…). On doute aussi parfois : que tous les autres sons, les moins identifiés comme émanant d’éléments de percussion, puissent bien sortir d’une guitare. Et pourtant si : ça aussi, en direct, ça se vérifie, ça se voit. Une seule guitare mais multipliée, démontée, décomposée, recombinée par des effets câblés en série, réglés sans aménité mais avec une précision maniaque. Jouée comme ça, prise sous cet angle, la musique de Freddy the Dyke finit par sonner comme une espèce de techno, d’IDM maltraitée – matrice rythmique, encore une fois, où les mélodies, les riffs-mêmes sonnent « séquences ». Comme si elle prenait à ces formes « programmées » – tech minimale, hardcore, drum’n bass secteurs lourds voire dubstep… – la dureté autant que la plasticité. Comme s’ils s’amusaient à en saisir « à la main » – aux muscles-nerfs-ossatures – les débits et permutations réputées injouables aux « vrais instruments », sans machines. Comme si c’était pareil, pour eux – qu’il n’y avait pas à niveler, seulement à balancer l’idée, l’organisme sonore qui s’était logé là. En choisissant guitare et batterie, donc – parce qu’il faut bien rigoler et que l’impossible, c’est ce qu’il y a de plus drôle. Ou de plus beau ?

Freddy the Dyke, voilà : je ne trouve jamais trop de noms à « dropper » (non… pas comme Skrillex…), pour les décrire. Et ça me va comme ça. A la rigueur, pour cette hargne à faire sonner des instruments, des moyens « rock », « punk » comme une free-party cyberpunk, ils m’ont toujours fait penser à Girl Band, un peu (et parce que ça peut faire suer – froid ou pas tout pareil – plus qu'un peu quand on s’y pique…) – sauf que de tout évidence, Freddy the Dyke n’ont pas de ces Irlandais la linéarité, qu’au contraire, on le répète, même quand ça « cycle », chez eux, ça se complique très vite, immanquablement. Ça fout par terre et ça saute-en-l’air tout autant mais oui : ça joue sur l’imprévisible, quant aux trajectoires, aux vecteurs, autant que sur l’endurance. Ça cause en bouts de langages pas forcément attendus là – Sandi Yama, qui signifie semble-t-il « le son s’est arrêté » en chewa (une langue bantoue parlée en Zambie, au Zimbabwe, au Malawi, au Mozambique…) ou le dialecte que je soupçonne de n’être guère plus que du yaourt balkanique sur Serbian Standoff... Ça fait mumuse avec la gravité et le risque de chute – sans jamais délester vraiment la balance, ça jongle avec des masses (en fonte, en plomb)… Ça n’a rien pourtant de l’exploit sportif pour le record, du core-athlon pour épater les « bro ». Trop compact et biscornu pour ça. Trop cohérent cependant pour avoir l’air d’un défouloir à freaks.

Et ce nom, alors, pourquoi ? On s’en fout – ça vrombit, car j’ai fait « play » encore. Et voilà que le truc vibre et part en embardées qui dispersent la question.

note       Publiée le mardi 15 décembre 2020

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