Chants Of Maldoror › Thy hurting heaven

La qualité et la maturité qui émanent de certaines premières productions est parfois surprenante. C’est assurément le cas avec cet excellent (avec un E) album des Italiens de Chants of Maldoror. Certes, les influences sont évidentes et classiques, Christian death et Bauhaus, mais elles sont parfaitement digérées et n’empêchent nullement une petite touche personnelle. Nom du groupe oblige, ‘Thy hurting heaven’ commence par la lecture d’ un passage du livre de Lautréamont. Les références littéraires sont d’ailleurs nombreuses puisque sont également remerciés Oscar Wilde, Shakespeare, Baudelaire, Rimbaud, Poe, Mallarmé, Blake, Huysmans, Breton, Sade et j’en passe. Dès le second titre, Chants of Maldoror annonce clairement la couleur (très noire) du disque : voix plaintive à la Rozz Williams (ou plus proche de Peter Murphy, comme sur le cinquième titre), guitares deathrock, basses profondes. La touche personnelle du groupe est de proposer également un excellent travail des claviers qui survolent avec une grâce spectrale la lourde noirceur des cordes. Pas la moindre fausse note ni le plus petit temps mort dans cet album bourré de qualités qui démontre clairement qu’il existe bien un ‘après Christian death’ avec de beaux lendemains devant lui. Un disque essentiel pour les amateurs de musique gothique au sens le plus noble du terme.