C’est mieux que le Uno (™), le Memory (™) ou Jacques a dit; ça se passe sur un réseau social blanc/bleu très bigot et coincé du cul dans sa philosophie, un mec qui demande de l’aide aux potes internautes à propos d’un morceau retrouvé sur une K7 de jeunesse (début 80's pour situer) dont il ne connaît pas l’interprète. J’y ai passé deux heures, pas trouvé. Heureusement, une gente demoiselle moins sotte y est parvenu le lendemain. Il s’agissait de Sabotage, combo britton éphémère de la fin du punk (c’est cool, ce type de défi, tout le monde y gagne au final). Le morceau est question se révèle typique de ces pièces se voulant punk mais déjà presque trop sombres dans l’atmosphère pour se revendiquer uniquement de cette étiquette. On songe effectivement pas mal à UK Decay ou Part1 pour les roulements en cavalcades (‘Standing alone’), l’aspect plombé des parties lentes (‘Cold girl’). Tout ne se joue pas dans la musique, il y a la manière froide de poser les vocaux avec un accent anglais juvénile conférant une résonance particulière à certains mots (‘alone’, ‘hate’…) sur ce décidément excellent ‘Standing alone’ qui participe au charme sombre de la chanson. Aspect complètement absent de la seconde face qui nous propose deux compos punk rock lambda comme on en produisait des kilos alors. Pas désagréable mais terriblement banal et jetable. Faut-il comprendre que le côté A propose les travaux plus récents ? Il est sûr que leur qualité d’écriture, d’interprétation, se situent un cran au dessus et ‘Standing alone’ mériterait de figurer sur une compilation des débuts du goth. Beaucoup d’appelés, peu d’élus, on connait le dicton mais la réédition de ce single l’an dernier me dit que parfois, grâce à la magie de la toile, rien n’est jamais définitivement joué…