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Convulsif › Extinct
- 2020 • Autoproduction (pas de cote) • 1 Téléchargement Web
- 2020 • Hummus Records HUMM079 • 2 LP 33 tours
lp+7"/cd/téléchargement • 6 titres • 40:56 min
- 1Burried Between One7:12
- 2Five Days of Open Bones12:26
- 3Surround the Arms of Revolution3:09
- 4Feed my Spririt Side by Side1:53
- 5The Axe Will Break13:48
- Bonus Track
- 6Torn from the Stone2:26
extraits vidéo
informations
Enregistré live au Blend Studio, Lutry, canton de Vaud, Suisse, et mixé au studio MyRoom, Lausanne, par Raphaël Bovey
Visuel et design : Stefan Thanneur. L’édition vinyle Hummus Records, pressée à 50 exemplaires, propose un LP (12") + un disque 7" avec le morceau Torn from the Stone pressé sur une face. 25 exemplaires sont pressés sur vinyle turquoise avec « éclaboussures » noires, les 25 autres sur vinyle transparent avec éclaboussures noires et roses. Tous les exemplaires sont conditionnés dans une pochette de carton gris recyclé, avec un « artwork » sérigraphié différent de celui présenté sur les versions bandcamp. Le 7’’ est gravé sur vinyle bleu clair, et conditionné dans une pochette également bleu clair.
line up
Jamasp Jhabvala (violon et électronique), Christian Müller (clarinette basse et électronique), Loïc Grobéty (basse), Maxime Hänsenberger (batterie)
chronique
Décidément : il semble, « ces jours », que certains groupes ont décidé d’exploser la complexité, les mesures composées-vrillées – d’exprimer tout ça hors de la camisole, des formules bégayées ad-lib des math-quelque-chose, des nouvelles fusions post-jazz-néo-zeuhl, même d’un jazzcore et compagnie qui a fini par ne plus savoir trop quoi dire, quoi placer dans ses décomptes compliqués… De laisser de côté, aussi, le côté « rigolo » parfois jeté dans la sauce comme pour compenser l’échauffement de méninges-muscles-tendons, peut-être simplement pour ne pas s’endiguer dans un trop lourd sérieux de propos. Convulsif, oui : c’est du sérieux ! Mais du sérieux pas chiant ; qui, oubliant de blaguer, n’en omet pas de bouger, de balancer du groove – et de le déformer, de l’immerger et nous avec dans des bains qui bouffent, acides, brûlants, enzyme-gloutonnés. Du sérieux qui s’éclate, jubile à tabasser, à cingler, à faire des bleus avec les gris-et-noirs-et-écarlates du bruit.
Convulsif, oui, en usent : du bruit, de la surcharge. Comme dans « noise ». Comme dans « noise rock », même, précisément – et densément, intensément. Avec le même acharnement à répéter autant qu’à embarder, à partir dans les tours. Avec le même sens de la panique, de la tenue quand le bousin s’affole – ça demande prise ferme et souplesse articulaire. Avec la même sauvage jubilation, apparemment, à clamer les catastrophes. « Extinct » - Extinction de masse ? Un truc comme ça peut—être – qui ne rigole pas, on le répète, tout comme les titres des morceaux ne leur donnent pas l’air de plaisanter. Et pourtant : qu’est-ce qu’ils ont l’air de se faire plaisir, à l’oreille, à envoyer si dru !
Noise, donc, noise-rock, une sorte de. Sans guitare. Avec clarinette basse et violon, par contre – mais on s’en fout, que ce soit ou pas du jazz, du R.I.O. de chambre, du prog fou-furax. Ça texture autrement, ces instruments. Ça ne sait pas moins saturer, pour autant. La rythmique n’oublie pas la souplesse induite – sournoise, qui fait des tours, des ellipses pour mieux venir jaillir sa cognée quand soudain ou longuement tout va s’exciter. Convulsif, aussi, cultivent un sens de la nuance, de la progression, qui ne doit rien au coq-à-l’âne mais pas plus à la stratégie de zigzag linéaire devenue si prévisibles des « posts » en tout genre (post-rock, post-hardcore, post-black…). Convulsif fait enfler des cycles, pas des lignes en 2D. Des méchamment prenants – mordants, piégeux, cassures incluses qui ouvrent le vide sous les pieds et/ou vous avalent coup-sec vers le haut, ou l’ailleurs du mouvement suivant. (Mais pas coq-à-l’âne, je répète : chaque pièce est cohérente, et le tout s’articule en un bloc ramassé, compact). C’est parfois pas loin de blaster, voire carrément – au milieu des riffs du soufflant en spirale (Five Days of Open Bones). Ça scande la plage suivante (au début de…) en une espèce de ponctuation lourde et sèche à la fois, sautillement comme décomposé, à peine ralenti mais surtout pas flottant, tandis que la clarinette, encore, et le violon, tracent des lignes presque chantantes, l’harmonie toute striée, saignante (Surround the Arms of Revolution). Ça sait danser, je disais. C’est sans parole mais foutrement éloquent, dans ce parti-pris même de ne pas l’ouvrir devant un micro. Ça vous gueule autrement dessus, ainsi – et sans doute mieux, pour ce que ça semble raconter. Les quatre mecs savent alterner les longueurs, aussi, en plus de varier les rythmes, le tempo – entre virgule-crochet de deux minutes même pas (Feed my Spirit Side by Side, avec sa basse façon Unsane-vitesse-fois-3) et longue tourneries claudicantes, plutôt démises, avec un os comme déplacé (The Axe Will Break et ses presque quatorze minutes). Tout ça fait corps – ce qui fait que ça en a, la chose, le disque. Tout ça fait recoins étendues, autour – opaques souvent, pas trop rassurants, peuplés d’agitations qu’il ne vaut mieux pas quitter totalement du coin de l’œil ou déserté, à vue, balayé par le zéf (méandres d’air et de sables, de poussière, de givres, de gaz et flammèches) à foutre une espèce de vertige. Mine de rien étourdi, quand on en ressort la tête.
« Convulsif », oui : ça sent la crise, donc, l’accès, ce nom. Le réveil après, dans les vapes ou la conscience, la présence-là purgée, peut-être un peu trop ou un peu plus, sensible et claire. La beauté qui sera ça ou ne sera pas, comme disait Dédé (Breton, oui, celui-là). Mais celle-là – beauté, crise, musique, voie choisie, engagée pour en faire, en sortir – n’est pas cette fois le ressassement des vieilles théories (surréalisme, cruauté versant Artaud ou autre). C’est actuel parce que c’est là, vivant. Ça secoue parce que c’est vif – pas parce que ça clame un discours, une théorie du dérangement. C’est à peu près tout ce que j’en sais. C’est bien assez pour que j’y retourne encore, une autre fois de plus – et que je vous en cause tellement à chaud, pour une fois, que mes impressions premières n’ont même pas eu le temps de complètement sécher.
note Publiée le mercredi 4 novembre 2020
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo Dioneo est en ligne !
Et donc les Genevois.es : ne ratez pas ça par chez vous ce soir ! Pour les Lyonnais.es demain par contre y'a dilemme... C'est soit eux à GZ, soit Silence (de Metz) au bar des Capus - super groupe aussi, noise rock plus du côté de Sonic Youth et The Ex, plus "classique" mais vraiment bien bonnard. Serais bien en peine de choisir, si j'avais à. (Mais bon, j'ai pas à, vu que j'ai vu les deux groupes à Besac en l'espace d'u'e semaine, eh eh...).
Message édité le 21-04-2023 à 18:29 par dioneo
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Concert bien puissant hier soir à Besac... Pas très long mais intense, le volume poussé juste avant la limite où ça devient douloureux, la musique maîtrisée mais généreuse, débordante... Interview à venir dans le coin du bassiste/initiateur du groupe, Loïc Grobéty dans les jours qui viennent. (Et quelques mots échangés avec Maxime, le batteur, qui est actuellement celui de Nostromo, aussi... Le mec est fan de guts, apparemment !)
Message édité le 21-04-2023 à 10:51 par dioneo
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo Dioneo est en ligne !
Ben tiens, en parlant de ça : Convulsif seront en concert après-demain (jeudi 20 avril) sous le capot de la DS (c'est à dire aux Passagers du Zinc à Besac) avec Clegane et Point Mort. (J'y serai aussi, du coup).
Et ce soir (18 avril) au 102 à Grenoble, vendredi (le 21) à Genève ("secret place") puis samedi (22) à Grrrnd Zéo à Lyon.
A vous de voir !
Message édité le 18-04-2023 à 11:40 par dioneo
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- moustache › Envoyez un message privé àmoustache
Merci pour la découverte Dioneo. En concert ça doit être terrible !
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo Dioneo est en ligne !
Alien, chevauvachemoutons, crocos... Gastéropode speedé : y'a un clip... (Je l'ajoute aussi dans la rubrique extraits, pour la postérité).
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