Los Carniceros del Norte reprennent les Cramps; est-ce une surprise ? Non, nos Espagnols aiment à rendre hommage, aux films mais pas uniquement. Ils ont parsemés leur discographie de EPs dédiés à Edurado Benavente, Edgard Alan Poe…La bande à Lux et Ivy apparaît comme un choix logique, elle-même ayant dépoussiéré et ressuscité pas mal de bandes enfouies dans les tréfonds lugubres de fonds de cartons égarés chez des disquaires de troisième zone. Enfin, reprendre, c’est un bien grand mot…’Todos los temas por Los Carniceros del Norte bajo el influjo diabolico de Lux Interior’, voilà. Alors, il y a les mélodies que l’on distingue qui perdent leur production 100% gothabilly pour se teinter d’un grain légèrement plus punky mais apparemment les paroles ont été complètement remaniées, en espagnol comme il se doit. Bel exercice de style, réussi haut la main, macabrement délicieux à l’écoute, mais un exercice malgré tout, comme souvent dans ce genre de démarche. J’ajouterais pour faire le vil qu’il est difficile d’égaler le degré de possession de Lux et que même si les Carniceros sont de sacrés barjots eux-aussi empreints de leur mission (Txarly Usher est tout sauf un perdreau de l'année dans le genre), leurs versions sonnent un brin (juste un brin) ‘pataudes' par rapport aux modèles. Ils parviennent cependant à y insuffler leur souffle démoniaque personnel, cette patte hispanique spéciale faisant la qualité des formations deathrock/batcave d’Amérique du Sud ou d’Espagne. Essentiel n’est pas le mot mais recommandé dans toute discothèque obscure qui se respecte en complément des autres albums du combo, c'est certain.