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John Zorn › The Gift

cd • 10 titres • 51:31 min

  • 1Makaahaa5:20
  • 2The Quiet Surf3:15
  • 3Samarkan6:41
  • 4Train to Thiensan3:52
  • 5Snake Catcher6:33
  • 6Mao's Moon5:19
  • 7Cutting Stone7:10
  • 8La Flor Del Barrio3:10
  • 9Bridge to the Beyond5:34
  • 10Makaahaa (reprise)4:32

extraits vidéo

informations

Produit par John Zorn. Enregistré à Frank Booth par Jamie Saft.

Artwork (pedobear approved) par Trevor Brown

line up

Cyro Baptista (percussions), Joey Baron (batterie), Jennifer Choi (Jenny Choi) (violon 2, 6), Greg Cohen (basse 6), Dave Douglas (trompette 6), Trevor Dunn (basse), Mike Patton (voix 9), Marc Ribot (guitare), Ned Rothenberg (shakuhachi 3), Jamie Saft (organ, Wurlitzer piano, piano, claviers), John Zorn (piano, theremin 9), Masumi Rostad (alto 6), Raman Ramakishnan (violoncelle 6)

chronique

Jamais deux sans trois ! Voici donc le troisième volume de la série "Music romance" qui avait débuté en 1998 sur le très moyen "Music for children" et enchainé en 1999 avec un assez bon "Taboo and Exile". Contrairement aux 2 volumes précédents qui offraient nombre de morceaux assez punchis voire carrément violents (dans la lignée de l'album "Torture garden" de Naked City) on trouve en "The gift" un album très calme et agréable à l'écoute. Mis à part les premier et dernier morceaux genre "salsa cubaine" qui sont vraiment limites, le reste de l'album est très convainquant, alternant morceaux ambient/jazz à atmosphères feutrées, sur lesquels viennent s'exprimer piano, violon et même la trompette de Dave Douglas (collaborateur de Zorn au sein de l'extraordinaire formation Masada) sur le titre "Moonlove", le plus jazz et certainement le plus réussi du disque. Les percussions ne sont pas en reste comme le prouve entre autres le très bon "Cutting Stone". Il s'agit à mon avis pour l'instant du meilleur disque de la série "Music romance", décidément une série qui s'améliore au fur et à mesure des sorties. Une très bonne surprise.

Très bon
      
Publiée le mercredi 28 août 2002

chronique

exotica / jazz / ambient / exotica malfaisante

C'est l'été. Un petit cocktail sous les cocotiers alors que déambulent des silhouettes sensuelles et féminines en bikini, "Makaahaa". Bonne destination les tropiques. Savoureuse idée. La guitare de Marc Ribot dessine des rythmes exotica enivrants, soutenus par les percussions agiles comme des petits singes de Cyro Batista. Les New-Yorkais sont en vacance, embarqués sur une île paradisiaque, un séjour all-inclusive offert par Zorn Voyages. Jamie Saft fait résonner l'air chaud et humide de son farfisa. "The Quiet Surf", qu'il est bon de buller au soleil, rythmique indolente de la basse de Trevor Dunn et guitare surf languide, ah oui qu'il fait bon rêvasser au bord de l'eau entouré de naïades à la peau aux reflets dorés. L'endroit est décidément fort accueillant, on y respire des effluves orientales, "Samarkan", ça monte un peu à la tête, un shakuhachi surgit de nul part, comme un trip hypnotique suave et léger. Le soir tombe, il fait bon, "Train to Thiensan", claviers élégiaques, le chants des oiseaux est magnifique, la jungle enveloppante sous sa canopée luxuriante, on est bien, les sons tintinnabulent. Coucher de soleil au bar de la plage, les jolies filles ont enfilé des robes légères, toujours pieds nues sur le sable, "Snake Catcher", Ribot et sa guitare virevoltante les envoûtent, la soirée s'annonce sexy, langoureuse comme cette trompette venus des sixties, "Mao's Moon" pour accompagner l'épiphanie des étoiles au firmament, comme l'alcool monté tout doucement au cerveau. Mais... quelque chose se fait entendre… Autour du feu sur la plage, ou du coeur de la forêt, difficile de savoir, résonnent des rythmes primitifs, des percussions tribales et un clavier un peu inquiétant, "Cutting Stone"... Les indigènes pratiqueraient-ils des rites vaudous qu'on croyait d'un autre temps ? Même les quelques notes de guitare acoustique semblent étrangères… Et ça dure jusqu'à en perdre la notion du temps. Mais que c'est-il passé ? Une des jolies filles aurait disparu, dit-on à la réception de l'hotel… "La Flor del Barrio", lassitude, fatigue au bar de la plage déserté, l'exotica se fait triste, la guitare mélancolique, Joey Baron caresse sa batterie aux pinceaux... Oh mon dieu, mais que se passe-t-il ici finalement ? Ces notes de piano sinistres, et puis ces souffles glaçants… Pourtant on est bien sur une île paradisiaque, enfin c'était ça qui était prévu sur le dépliant… Une petite ritournelle lounge pour se rassurer quelques instant sous la lumière pâlichonne d'une lune gibbeuse, et puis ça repart, ce souffle diabolique, ce piano lugubre. Oh mon dieu, ça ressemble à une cérémonie païenne, un ignoble theremin s'élève, et c'est Zorn lui-même qui est derrière tout ça ! C'est une invocation diabolique, cette voix qui habite le grimaçant Mike Patton, c'est le démon !! L'antédiluvien instrument électronique vrille les tympans, les claviers s'entêtent dans leur odieuse mélodie ! Ils l'ont faite offrande à ce monstre !!!! C'est une cérémonie démoniaque, un sacrifice humain, à deux pas de l'hôtel, du bar et de la plage !!! Vite, quitter cet endroit, poursuivit par "Makahaa (Reprise)", c'est bien la même mélodie qu'à l'arrivée, mais complètement flippée, en accéléré, pervertie par le rire grinçant de Zorn. Finalement ce n'était pas une si bonne idée que ça de venir sur cette île. Tu parles d'un cadeau !! Ce qui était caché sous l'emballage aurait du mettre la puce à l'oreille aussi... Vite !! Vite !! A l'aéroport !! Vite !!

Très bon
      
Publiée le jeudi 4 avril 2013

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Note moyenne        16 votes

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Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

De toute façon, tout ce que Zorn aborde, il le fait sous la forme d’un exercice de style (Cobra étant l’exemple le plus frappant peut-être). Sauf Masada, à la rigueur, qui sonne beaucoup plus « organique ». Se lancer dans les duos avec Frith quand on connaît que dalle aux musiques improvisées et que l’on a aucun goût ni oreille pour cela, je vois difficilement l’intérêt. « The Gift » reste une réussite, cela dit, car d’une part les compos sont bien senties et que Ribot est juste, juste Ribot (j’étais à une des deux soirées à Sons d’Hiver l’année dernière et rien que pour la version de Maple Leaf Rage avec Ceramic Dog, ça valait le voyage. Mais toute la soirée fut bonheur).

Message édité le 14-01-2025 à 09:53 par Coltranophile

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Code-12 Envoyez un message privé àCode-12

Pas de quiproquo sur le 'sans émotion '. Je ne dis pas que le disque a été fait sans émotion. Simplement, à l'écoute, il ne m'en procure aucune car cet univers jazzy-smooth ne me parle pas.

Mais merci pour la recommandation car cela m'a réconcilié avec John Zorn. Je n'avais écouté que des trucs zarbis que j'avais trouvé complètement inecoutables (au mieux : 'Art of memory') ou totalement foutage de g... (au pire : 'Cobra', 'Hockey').

Comme quoi, je découvre qu'il peut faire de la musique et pas uniquement des œuvres où chacun joue de ce qu'il veut de son côté sans se soucier de ce que font les autres (parce qu'à ce tarif, des albums je peux en pondre par paquet de douze alors que je touche pas un instrument).

Donc merci.

Message édité le 13-01-2025 à 21:44 par Code-12

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Je n'aurais donc pas réveillé le Soft Surfer Secret qui sommeille en toi... Tant-pis, j'aurais essayé !

Mais sinon oui, il est "easy" hein - du easy listening fait par des gens du jazz mais qui n'est pas vraiment et parfois même vraiment pas du jazz. Après perso je ne le trouve vraiment pas "sans émotion"... Mais bon, je suis du genre à aimer un truc comme La Rosa del Barrio sur ce disque, je dois être sensible à la romance, faut croire !

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Code-12 Envoyez un message privé àCode-12

Suite aux recommandations de Dioneo, j'ai écouté 'The gift'. C'est certain que c'est bien différent de 'Art of memory' de Zorn+Frith. Au moins, c'est écoutable.

Dire que cela m'a déplu serait mentir. C'est fluide, c'est léger, c'est agréable, cela s'écoute sans peine... Mais dire que cela m'a passionné serait mentir également. J'ai trouvé cela soit trop jazz (je suis vraiment peu adepte de cet univers musical) soit trop inoffensif (en ce sens où cela ne me procure aucune émotion).

C'est une sorte de jazz easy-listening bien fait et fluide. Mais cela glisse sur moi comme l'eau sur les ailes d'un canard.

Cet univers du jazz (au sens large) n'est vraiment pas fait pour moi : je m'y ennuie poliment et respectueusement mais fermement.

Mais merci pour la découverte agréable.

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Sam Hall Envoyez un message privé àSam Hall

Très bon choix !

Message édité le 25-12-2024 à 17:23 par sam hall