Certes, le stoner n’est pas calme et volupté mais il peut (rarement) être autre chose que du rock grésillant pour bikers sous champignons, Year of the Cobra le prouvent (encore que sur scène, ça tabasse bien)…Batterie, basse et chant, un duo, besoin de rien d’autre. Les vocaux féminins peu courants dans le style marquent la différence parce que pour le reste, tout amateur y retrouvera ce qu’il aime: passage lents et lourds, accélérations mais aussi des moments dépouillés truffés de bruits bizarres, de vagues notes de piano glacées. Les compositions conservent un format court évitant les chiantissimes tirades sans fin parfois d’usage, de plus le personnel réduit et ses excellentes capacités musicales taillent de véritables mélodies et pas juste de longues plages déformées d’effets. Sur disque, on frise presque parfois le deathrock ne fut-ce le son de la basse. La voix de Amy y contribue sans doute beaucoup, de même qu’elle confère une petite touche mystique à l’ensemble (‘And they sang…’); pour hasarder une comparaison maladroite, on ressent quelque chose de similaire à Sleeping Dogs dans cette dualité distincte et complémentaire voix/musique. Cet efficace Ep constitue une belle carte de visite parfaitement de nature à donner envie de creuser vite le reste de la discographie. En plus, ce sont des gens adorables, ce qui ne gâte rien…