Black Angel, ça n’a pas déjà été utilisé des tonnes de fois comme nom ? Du goth rock anglais ? Ouais, ça fleure bon le cliché post Sisters ou post Rosetta Stone dans une optique plus moderne…Pas tellement au final, si le blase n’est pas spécialement original, le contenu musical se révèle des moins banals…On cesse les jeux de rimes pour fureter au coeur du sujet et découvrir que Matt Wolves a probablement beaucoup écouté David Bowie, que sa musique évoque davantage des formations telles que Danse Society en plus brut et March Violet (pour les choeurs féminins), que son chant suggère presque une édition goth de Bono, bref de quoi modifier la recette traditionnelle à laquelle on s’attendait trop facilement. Il y a certes la prévisible boîte à rythmes mais niveau guitare, on va chercher autant dans une forme de froideur cristalline que des accents frisant le deathrock (‘Christine’, un prénom fort couru chez les goths, ‘Creeper lourd et menaçant), sans oublier quelques accents 80’s, ainsi ‘The Widow’ qui rappelle les premières mesures rythmiques de ‘Radio Gaga’ et les chuchotements de Friday the 13th. Je persifle gentiment mais ce disque dégage un vrai pouvoir addictif; il ne paie pas de mine à première écoute mais son potentiel mélodique est énorme avec un furieux goût de reviens-y; idem pour les arrangements qui n’ont l’air de rien et qui sont quand même fort bien agencés (superbe jeu de basse). Les atmosphères évitent les redites communes au style, paraissent le fruit d’une réflexion plus personnelle, mêlant des accents rock, une volonté pop et les climats caverneux conférant la profondeur d’ambiance. Comme quoi, ne jamais dire ‘fontaine, je ne boirai pas de ton eau’ car personnellement, ce disque, je m’en suis abreuvé jusqu’à plus soif. Une des très bonnes surprises gothiques récentes !